XII Horace parla beaucoup. Emporté comme il l’était toujours par le feu de la discussion, il défendit ses auteurs romantiques, qu’on lui contestait en masse et en détail. Il rompit des lances pour tous, et fut vivement soutenu par la vicomtesse de Chailly, qui se piquait d’éclectisme en matière d’art et de belles-lettres. Il faut avouer que les adversaires furent bien faibles, et je ne concevais pas comment Horace pouvait perdre son temps et ses paroles à leur tenir tête. La vieille comtesse, qui passait et repassait avec ses amis dans une allée voisine, m’appela d’un signe. « Tu as un ami bien bruyant, me dit-elle ; qu’a-t-il donc à tempêter de la sorte ? Est-ce que ma belle-fille le raille ? Prends garde à lui. Tu sais qu’elle est fort cruelle, et qu’elle a***e de son esprit avec ceux