À dix heures du soir, derrière les volets clos de mon atelier, je lisais encore… Maintenant je sais ce que c’est que l’autre chose… C’est inimaginable à notre époque !… Maintenant je comprends pourquoi elle me répétait de cet air hagard… J’ai peur de la mort !… elle qui a déjà si peur de la vie !… Je comprends le sens qu’elle attachait à cette phrase : Il m’est défendu de mourir !… On a frappé à mes volets… j’entends la voix de Christine… Comment ose-t-elle me faire une visite, à une heure pareille ? Et pourquoi ?… Je vais ouvrir… Elle est accompagnée de son fiancé Jacques Cotentin, qu’elle me présente… Ils sont allés, par cette tiède soirée de juin, faire un tour sur les quais et, en rentrant, elle a aperçu de la lumière chez moi !… Alors elle est venue me dire « un petit bonsoir » en passant. … Et ils entraient tous deux comme chez un vieil ami de la famille. Jamais je n’avais vu de si près le prosecteur et je m’en serais fort bien passé, mais l’idée que Christine ne l’aimait pas et qu’elle le trompait, tout au moins moralement, avec Gabriel, me le rendait supportable. Je vis qu’il avait de grands yeux bleus de myope, intelligents et pensifs, sous son air bourru. Je ne sais pas s’il se rendait bien compte qu’il était chez moi. Il me parut voyager dans la lune comme bien des savants, mais, à son âge, c’était peut-être un genre. « Eh bien, fit Christine en s’asseyant. Elle vous a donné le paquet ? Vous avez lu. Je viens de la part du marquis vous prier de garder tout cela chez vous, ou de le détruire ; en tout cas, de ne pas le lui rendre. Ce sont ces papiers-là qui l’ont rendue malade, la pauvre femme ! Vous connaissez maintenant le point de départ de toutes ses imaginations ? – Si je ne m’abuse, le voilà ! fis-je en mettant la main sur un opuscule intitulé : Les plus célèbres Broucolaques. « Broucolaque » est le mot dont se servaient les Grecs pour désigner ce que la superstition moderne désigne sous le nom de « vampires » ! Cet ouvrage, imprimé à Paris sous la Révolution, parlait le plus sérieusement du monde de ces êtres que l’on croit morts et qui ne le sont pas, et qui sortent la nuit de leurs tombeaux pour se nourrir du sang des vivants pendant leur sommeil… Quelques-uns de ces vampires dont on citait les noms retournent repus dans leur sépulture. C’est là qu’on a pu en surprendre un certain nombre, surtout en Hongrie et dans l’Allemagne du Sud : ils avaient un coloris vermeil, leurs veines étaient encore gonflées de tout le sang qu’ils avaient sucé, on n’avait qu’à les ouvrir pour voir ce sang couler aussi frais que celui d’un jeune homme de vingt ans… Certains ne reviennent jamais dans leur tombeau, dont ils ont l’horreur… ce sont, évidemment, les plus dangereux… parce qu’il n’y a aucune raison pour que l’on s’en débarrasse jamais… on ne sait plus où les trouver… Ils se confondent avec le reste des mortels, dont ils épuisent la vie au profit de la leur indéfiniment prolongée… La seule façon à peu près sûre que l’on a de détruire un « broucolaque » est de réduire sa dépouille en cendres après lui avoir préalablement tranché la tête… Mais comment être sûr que l’on a bien affaire à un broucolaque, à moins qu’on ne le trouve rose et vermeil dans son tombeau ?… Le dernier nom de broucolaque cité par l’opuscule était celui du marquis Louis-Jean-Marie-Chrysostome de Coulteray, dont la vie, surtout dans les dernières années du règne de Louis XV, avait été une épouvante pour les pères de famille qui avaient de jolies filles à marier. Ces honnêtes bourgeois avaient bien cru être débarrassés du monstre à sa mort, mais, dès le lendemain, on apprenait que Louis-Jean-Marie-Chrysostome avait quitté son sépulcre, où il n’était jamais revenu. Nombreux étaient les témoignages de gens qui prétendaient l’avoir vu, depuis, rôder, la nuit, autour de leurs demeures… des jeunes filles, des jeunes femmes qui avaient eu l’imprudence de dormir la fenêtre de leur chambre ouverte étaient retrouvées le lendemain matin dans un état de dépérissement absolu, et l’on n’avait pas tardé à acquérir la preuve (par la découverte que l’on faisait d’une petite blessure derrière l’oreille) que le vampire était passé par là !… Enfin l’opuscule ajoutait que le destin de ces jeunes personnes était d’autant plus funeste qu’il est avéré depuis la plus haute Antiquité que les victimes deviennent vampires elles-mêmes après leur mort !… Tous les ouvrages que j’avais trouvés dans le paquet noué d’un ruban noir traitaient du même sujet. C’étaient des « Histoires horribles et épouvantables de ce qui s’est fait et passé au faubourg S. Marcel à la mort d’un misérable broucolaque » ; des « Revenants, des fantômes et autres qui ne veulent mie quitter la terre » ; des « Comment se nourrissent les vampires », un « Traité sur la façon de vivre des broucolaques dans leur sépulcre et hors de leur sépulcre » ; enfin le fameux article de Chrysostome de Coulteray qui avait paru dans la première édition de la Grande Encyclopédie et dans lequel l’auteur parlait des vampires avec une assurance et une science qui eussent effrayé si elles n’avaient fait sourire… On y lisait ceci, entre bien d’autres choses : « On donne, comme on sait, le nom de vampire à un mort qui sort de son tombeau pour venir tourmenter les vivants. Il leur s**e le sang… Quelquefois il les serre à la gorge comme pour les étrangler ; toute espèce d’attachement, tout lien d’affection paraît rompu chez les vampires, car ils poursuivent de préférence leurs amis et leurs parents !… », etc. « Vous comprenez, exprima Christine avec un triste sourire, pourquoi le marquis désirait tant voir la marquise se livrer à un autre genre de lecture ?… Maintenant, vous connaissez toutes ses misères, mais la pire de toutes est bien celle-ci, pour laquelle il vous demande le secret le plus absolu… Il ne tient pas à être ridicule ! – Ridicule ? – Un vampire, de nos jours, ferait la joie de Paris… Si on apprenait jamais que la marquise croit que son mari passe ses nuits à lui s***r le sang… on ne s’ennuierait pas dans les salons, ni à Montmartre, ni aux revues de fin d’année, je vous prie de le croire !… Voilà pourquoi on la surveille tant… – Un mot imprudent et Georges-Marie-Vincent n’a plus qu’à retourner au Thibet !… » Comme je ne disais rien, elle continua : « Elle ne vous a jamais montré le bobo qu’elle a dans le cou ? Non ?… c’est peut-être qu’il est guéri pour le moment !… mais je suis tranquille ! au premier bouton qui lui poussera sur l’épaule, « vous n’y couperez pas !… » Mon ami, vous passez maintenant par les étapes qu’elle m’a infligées… Elle vous montrera la petite piqûre par le truchement de laquelle cet affreux marquis lui prend son sang et sa vie !… vous ne riez pas ? – Ma foi, non !… répondis-je… Le marquis a sans doute raison de craindre le ridicule, mais la plus à plaindre, c’est encore elle assurément !…
– Vous avez raison !… répliqua Christine en reprenant son air le plus sérieux… il n’y a plus qu’à prier pour elle ! – Priez pour elle ! » répéta une voix qui jusqu’alors ne s’était guère fait entendre… Je fus surpris du ton sur lequel M. le prosecteur avait prononcé ces quelques paroles : « Vous ne croyez pas aux vampires, monsieur ? demandai-je en souriant, cette fois… – Monsieur, me répondit Jacques Cotentin, je crois à tout et je ne crois à rien. Nous vivons dans un temps où le miracle d’hier crée l’industrie de demain. Dans tous les domaines nous nous heurtons à des hypothèses contradictoires. La science se promène incertaine dans ce chaos de points d’interrogation qu’est notre petit univers. Y a-t-il plusieurs mondes ? Edgar Poe, l’un de nos plus grands philosophes – je parle sérieusement –, a prouvé par une série d’équations, qui en valent bien d’autres, qu’il y a plusieurs mondes et par conséquent plusieurs dieux. D’autres ont non moins prouvé qu’il n’y en a qu’un seul, mais ils ne sont point d’accord sur lequel. Le Dieu de Socrate, de Descartes, n’a rien à faire avec celui de Pascal, ni surtout avec celui de Spinoza !… Déisme ? Panthéisme ? Où est la vérité ?… Et vous me demandez s’il y a des vampires ? S’il est possible qu’un seul Coulteray ait vécu cent cinquante ou deux cents ans ? « Mais je n’en sais rien, moi, monsieur ! continua-t-il de sa voix un peu professorale et qu’enrouait une laryngite chronique… mais ceci est le secret de la vie et de la mort que nous n’avons pas encore pénétré, mais que nous ne désespérons pas de v****r un jour !… Où commence la vie ?… où commence la mort ?… Partout ! nulle part ! Ni commencement, ni fin ! Que voyons-nous ? Qu’observons-nous ? Des transformations, des mouvements qui recommencent… que nous pouvons appeler : les pulsations du cœur de Dieu !… Voilà ce que l’expérience déjà nous a appris !… Une chose que l’on croit morte n’est que de la vie en sommeil… La science, un jour, monsieur, comme nous l’avons fait pour l’électricité avec la bouteille de Leyde, arrivera à mettre en flacon les éléments de cette vie épars dans ce que nous croyons être aujourd’hui de la mort !… Et ce jour-là nous aurons recréé de la vie !… Nous aurons tiré la vie de la mort comme on pourrait tirer, en principe, du radium de cette table !… En attendant, monsieur, je ne puis dire qu’une chose à Christine : « Priez ! Priez pour la marquise !… Priez pour ceux qui ne croient à rien !… Priez pour moi et que Jésus, la Bonté même, comme répètent les petits enfants, ait pitié de tout le monde… » – Priez pour moi aussi, fis-je en me tournant vers Christine… – Ainsi soit-il ! » laissa-t-elle tomber, de cet air grave et religieux qu’elle avait quand elle se rendait à la messe à Saint-Louis-en-l’Île !… Ils me serrèrent la main et me quittèrent.
Décidément, pas banal, le fiancé. C’est un cerveau, cet homme-là ! Ce qu’il raconte est fameux ! Christine, telle que je la connais maintenant, ne doit pas s’ennuyer entre son horloger de père qui cherche le mouvement perpétuel et son prosecteur qui cherche, lui aussi, quelque chose comme ça avec ses études sur les pulsations du cœur de Dieu ! Et moi qui la plaignais ! Ils doivent mener une vie morale d’une intensité singulière entre leurs quatre murs ! et je ne compte pas Gabriel ! Non ! mais je ne cesse d’y penser ! Gabriel – est-il besoin de le dire ? – m’intéresse autrement que la marquise ! Son secret me touche de plus près ! Naturellement je ne puis séparer la pensée de Gabriel et celle de Christine. Depuis les confidences de la mère Langlois, j’ai essayé de les surprendre tous les deux… en tous les cas, d’assister de loin à leurs chastes effusions !… Mais mes veilles ont été inutiles… Gabriel ne m’est apparu qu’au bout du stylet de Christine, dans cette figure qu’elle caresse avec amour, sur la plaque d’argent. Je suis habitué à souffrir et à ce que l’on ne s’aperçoive pas de mes souffrances… mais un jour je crierai ! oui, il faudra que je crie !… Mon Dieu ! faites que ce soit le plus tard possible, car, ce jour-là, ce sera la fin… Évidemment !… Depuis deux jours que la marquise m’a remis tous ses petits recueils et traités pour « Broucolaques », je ne l’ai pas revue… Et j’en suis enchanté… Je la plains, mais elle m’excède !… Je voudrais qu’elle me laissât un peu seul avec mes pensées, qui appartiennent maintenant exclusivement au trio Christine-Jacques-Gabriel… J’essaie de démêler la figure du rôle de Christine dans cette étrange comédie sanglante, qui tient du burlesque et du crime. Et je n’arrive point à en isoler la ligne. Christine m’apparaît bien douce avec son fiancé de Jacques et… et bien tendre avec son quoi de Gabriel ? Oui, « quid » de Gabriel ? Et quid de moi aussi (après tout) ! De cette histoire de cœur, en suis-je ?… Eh bien, oui ! je crois que j’en suis !… Ah ! il y a des moments où je crois que j’en suis !… très peu ! oh ! très peu ! mais enfin… je ne suis pas difficile !… il me faudrait si peu de chose !… J’imagine que je compte tout de même dans cette affaire-là ! que je ne suis pas simplement un spectateur pour elle !… Est-ce que « je déménage » ? Tout à l’heure, j’écrivais qu’elle ne s’apercevait de rien… et qu’un jour je crierais !… Alors ? alors ?… Alors, tout bien réfléchi, comment concevoir qu’une fille intelligente comme Christine n’a absolument, absolument rien vu du drame qui se passait sous mon masque ? Eh bien, admettons… Mais alors pourquoi grave-t-elle le profil de l’autre devant moi ?… Niais que tu es !… est-ce qu’elle sait que tu le connais, l’autre ? Qu’importe !… Un si beau profil devant ta hideur, n’est-ce pas à te faire crier ?… Eh ! mon bonhomme ! elle attend peut-être que tu cries ! En fin de compte, je constate que je suis bien malade… Je n’ose pas regarder vers la fin de cette maladie-là… Je m’empoisonne avec une joie !… Je sais que la guérison n’est pas possible et je n’en veux pas !… Je retourne à l’air qu’elle respire et qu’elle veut bien partager avec moi comme un intoxiqué court à son stupéfiant… Je suis souvent le premier arrivé et je l’attends !… je l’attends !… Je ne l’ai pas vue de la journée ; ça, c’est un peu fort ! Je n’ai vu du reste personne ! Oh ! je suis bien décidé, ce soir, à aller monter ma garde à ma petite lucarne !… Si je ne revois pas Gabriel, je la verrai peut-être, elle !… Chose singulière, je n’ai pas vu ce matin, avant de partir, l’horloger derrière sa vitre, ni sortir le prosecteur… ni Christine… On n’a vu sortir personne. Seulement le soir, vers neuf heures, j’ai vu arriver un personnage nouveau… Ce qu’il y a de certain, c’est que c’est la première fois que j’aperçois ce drôle de bonhomme, trapu, à cou de taureau, au front bas qui glisse le long des murs comme s’il avait honte de respirer l’air de tout le monde. Il est coiffé d’une casquette ronde sans visière, vêtu d’un costume informe que l’on dirait taillé dans un sac. Il porte sous le bras une grande boîte enveloppée dans une gaine de cuir… Il a l’air de l’aide du bourreau. On devait l’attendre chez les Norbert, car il n’a pas eu à frapper à la porte, qui s’est ouverte devant lui et qui a été refermée aussitôt… Vous pensez si j’ai grimpé là-haut ! On a l’air très affairé dans la maison… Plusieurs fois j’ai vu Christine traverser le jardin. Elle était vêtue d’une grande blouse blanche comme une infirmière… Elle s’entretenait vivement et à voix basse avec son fiancé qui, lui aussi, avait la blouse des infirmiers. Jacques avait l’air de la réconforter, car elle paraissait très agitée… Ils disparurent derrière le petit pavillon à droite. Je n’aperçus point le nouveau personnage, pas plus que le vieux Norbert, du reste. Une heure se passa ainsi, dans le plus grand silence ; de la lumière brillait à droite, au rez-de-chaussée du pavillon, entre les lamelles des persiennes… Soudain le même tourbillon noir que j’avais vu sortir de la cheminée, certain soir, et se répandre comme un voile funèbre sur toute l’île monta audessus du toit… et la même épouvantable odeur vint affreusement me surprendre à ma lucarne. Cette nuit-ci, il n’y avait pas de vent. La chaleur était étouffante et cette odeur maudite s’appesantissait sur vous à vous faire pâmer d’horreur.
Tout à coup les persiennes s’ouvrirent au rez-de-chaussée du pavillon et, dans une lueur de sang creusée d’ombres comme une gravure de Goya, surgit devant moi un spectacle que je n’oublierai jamais. Le grand fourneau aux expériences, sur la droite, semblait brûler d’un feu d’enfer ; à côté de là, près d’une table où, sur une nappe blanche s’étalaient des débris d’humanité, l’homme trapu se tenait, un tablier aux reins, la poitrine quasi nue, les bras retroussés jusqu’au coude, des bras rouges comme s’ils avaient plongé dans les entrailles sanglantes. Le prosecteur était penché sur le fourneau, faisant rougir des tenailles dont il examinait, de temps à autre, les pinces incandescentes. Le père Norbert et Christine, plus près de la fenêtre, étaient penchés de chaque côté d’une table d’opération que j’apercevais en raccourci et sur laquelle était étendu Gabriel dont je ne voyais bien que le front et les yeux clos surélevés de mon côté. Le reste du visage disparaissait vaguement sous des linges, sous une accumulation blanchâtre qui lui cachait le nez et la bouche ; quant au corps, Norbert et Christine me le cachaient et ce n’est que bien imparfaitement que j’assistai, de mon petit observatoire, à une intervention chirurgicale qui devait être tout à fait exceptionnelle… Je répète tout à fait exceptionnelle car, bien que, de toute évidence, Gabriel fût endormi, cela n’empêcha point le patient, à diverses reprises, de se soulever à demi dans une espèce de bondissement désordonné et farouche pour retomber presque aussitôt entre l’horloger et sa fille qui lui tenaient les mains et les bras et le rétablissaient dans sa position première. Par trois fois les pinces incandescentes avaient accompli leur office ! Quel office ? Il ne s’agissait point là simplement des « pointes de feu », ni même de quelque chose d’approchant, comme l’on pense bien. C’était l’intérieur du corps que l’on travaillait et que j’entendais grésiller de ma fenêtre. Et puis Jacques jeta ses tenailles et, aidé de l’homme aux bras rouges, resta penché sur Gabriel pendant un temps qui me parut infiniment long. Christine me tournait le dos ; j’imaginais facilement que, de la façon dont elle était placée et dont elle tenait le poignet du patient, elle ne cessait de tâter le pouls de celui-ci, précaution primordiale dans une intervention qui me paraissait se prolonger au-delà des bornes ordinaires… Enfin l’opérateur et son aide se relevèrent. Ils étaient rouges de la tête aux pieds, effrayants à voir. Jacques jeta ses petits outils d’acier, instruments de torture et de salut, sur la table où se trouvaient tout à l’heure les débris d’humanité que je ne voyais plus et qui devaient brûler dans le fourneau du laboratoire, car l’épouvantable odeur persistait… Et, distinctement, j’entendis Jacques qui disait : « En voilà assez pour cette fois. Il faut faire disparaître tout ce sang… et maintenant du sérum, du sérum, du sérum !… » Sur quoi Christine se retourna et vint fermer la fenêtre. Elle avait un visage tout à fait rassuré et une sorte d’allégresse semblait rayonner sur son beau front calme. C’est en vain que je cherchai sur ses traits adorés la trace de l’émotion au moins physique qui avait dû « lui soulever le cœur » pendant ces horribles minutes… Rien !…