L'arrivée au lycée fait son petit effet. Mason se gare juste devant l'entrée et nous descendons tous les quatre sous les regards intrigués de tous les élèves présents. Alex prend ma main dans la sienne et chuchote à mon oreille pour me rassurer tandis que ses frères nous encadrent, et tout ça provoque une vague de murmures parmi les élèves qui ne nous quittent pas du regard.
- Prête ? Demande Mason.
- Si je dis non, ça change quelque chose ?
- Pas vraiment, se moque Baptiste. Aller, on n'a pas que ça à foutre.
- Ouais, on doit passer voir la proviseure avant que vous n'alliez en cours, dit Mason.
Je prends une inspiration et je fais le premier pas, tête haute, et toute la pression s'évapore d'un coup. Je fais abstraction de toute l'attention que l'on nous porte et ma confiance revient.
- Je vous le dis, une vraie déesse ! S'exclame Alex en embrassant ma tempe et en passant son bras sur mes épaules.
Je ris et passe mon bras autour de sa taille.
- Ça va, on commence à le savoir qu'elle te fait de l'effet, grogne Baptiste.
Le regard noir que lance Mason à Alex montre son approbation.
- Vous êtes juste jaloux, les provoque Alex. Aïe !
Baptiste vient de mettre une claque derrière la tête de son jumeau.
- p****n ! C'est quoi cette nouvelle habitude ! Grogne Alex.
- Apprends à te tenir, rétorque Baptiste.
Alex se renfrogne, mais je lui fais un bisou sur la joue qui lui redonne tout de suite le sourire. Juste à temps pour rencontrer le proviseur.
- Bonjour madame la proviseure, dis-je en me tenant bien droite.
- Bonjour Mlle Brackston, bienvenue dans notre établissement. Je vois que vous êtes déjà bien entourée, mais n'hésitez surtout pas à faire appel à vos professeurs ou à n'importe quel membre du personnel du lycée en cas de besoin.
J'acquiesce poliment, puis elle me demande si j'ai déjà les documents remplis dont elle a besoin pour mon dossier et je les lui donne.
- Je ne suis jamais déçu par la famille Blackwood, dit-elle plus pour elle que pour nous.
Mais je vois quand même la fierté s'afficher sur les visages des garçons.
- Comme pour les jumeaux, j'imagine que vous êtes le référent d'Artémis ? Demande la proviseure à Mason.
Il acquiesce, très sérieux, d'un signe de tête.
- Tout est dans le dossier ? S'assure-t-elle.
- Oui, madame, répond Mason avec un sourire charmeur collé aux lèvres.
- C'est parfait. Merci. Ce sera tout, bonne journée à tous.
Nous la saluons en retour et sortons.
- Donne-moi ton téléphone, m'ordonne Mason en tendant la main.
Machinalement, je le lui déverrouille et lui tends en observant son visage redevenu sérieux, presque sévère. Il tape quelque chose durant une bonne minute puis me le rend.
- Tu as nos numéros, en cas d'urgence, dit-il froidement.
Il me fait un bisou sur le front et s'éloigne en lançant un « à ce soir ! ».
- Le mien n'est pas réservé qu'aux urgences, me dit Baptiste avec le sourire, effaçant les traces de tension dans l'air.
Il me fait un bisou sur la joue que je lui rends. Il mime un malaise et je me marre alors qu'Alex grogne à côté de moi. Baptiste lui donne une tape sur l'épaule et nous dit :
- Aller, à ce soir, passez une bonne journée.
Puis, il s'éloigne dans la foule d'élèves. Alex glisse ses doigts entre les miens et je lève mon regard interrogateur vers lui.
- On va éviter le raz-de-marée de prédateur pour ton premier jour, se justifie-t-il.
- Je vais faire semblant de te croire, dis-je avec un sourire en coin en ajustant ma prise autour de ses doigts.
Il affiche un sourire satisfait et la cloche retentit, indiquant le début des cours. Il m'entraîne alors dans le flot d'élèves qui s'amassent dans les couloirs.
Nous saluons rapidement plusieurs de ses potes sur le chemin de notre classe et entrons directement dans la salle en arrivant, le prof étant déjà présent. Alex ne m'a pas lâché et m'entraîne à une table à laquelle nous nous asseyons ensemble.
Par chance, je n'ai pas besoin de me présenter, sûrement parce que les profs comme les élèves ne se connaissent pas encore, et je n'arrive pas complètement comme un cheveu sur la soupe.
Alex ne me lâche pas d'une semelle, quand il ne me tient pas la main, son bras est sur mes épaules ou ma taille. À la pause, il me présente à ses amis et nous mangeons tous ensemble à midi.
- T'as un copain ? Me demande un de ses potes.
- Elle est prise, répond durement Alex en me rapprochant de lui sans que j'aie le temps d'ouvrir la bouche.
Je tourne la tête vers lui et le scrute, un sourcil levé, attendant une explication à cette déclaration. Il me donne simplement un b****r furtif sur la bouche avant d'enrouler ses bras autour de moi.
- Non ! Alex s'est casé ! S'exclame un autre de ses potes.
- Nous reparlerons de ça ce soir, grondé-je à son oreille.
Il n'a même pas l'air de s'en vouloir, au contraire, il me sourit d'un air coquin et ses potes le charrient. Il colle mon dos à son torse et pose son menton sur mon épaule, collant sa joue contre la mienne. Je dois bien avouer que je me sens bien et je glisse naturellement une main dans sa nuque. Il soupire et m'embrasse dans le cou.
- Ils sont mignons, roucoule Cassie.
- Je n'aurais jamais cru voir ça, dit celui que je crois être Paul.
Nous discutons de tout et de rien, d'eux et de moi, pendant plus d'une heure, et à la fin, je reconnais et retiens les noms de Jacob, Pierre, Jess, Eléanor (alias Léa) et Chloë.
J'aperçois rapidement Baptiste avec sa propre b***e, à un moment donné, mais je comprends bien que les jumeaux mènent chacun sa vie de son côté.
- C'est bientôt l'heure, je vais faire un tour aux toilettes, annonce Cassie.
- Je te suis, lui dis-je.
- Moi aussi, disent les trois autres filles.
Mais Alex resserre sa prise autour de moi.
- Alex, je reviens. Il faut que tu me lâches...
Les gars se moquent de lui.
- D'accord, mais embrasse-moi, chuchote-t-il dans mon oreille.
- Ça s'appelle du chantage...
- Quitte à subir ton courroux ce soir, autant en profiter à fond.
Son culot me fait rire et je cède. Ce b****r est si doux, tendre et sucré, que je dois prendre sur moi pour ne pas l'approfondir.
- Je ne regrette pas d'avoir demandé, murmure-t-il les yeux pleins de désir.
Je lui souris et m'éclipse avec les filles.