IISans fortune et sans aïeux, Alida avait été choisie par Valvèdre. L’avait-il aimée ? l’aimait-il encore ? Personne ne le savait ; mais personne n’était fondé à croire que l’amour n’eût pas dirigé son choix, puisque Alida n’avait d’autre richesse que sa beauté. Pendant les premières années, ce couple avait été inséparable. Il est vrai que peu à peu, depuis cinq ou six ans, Valvèdre avait repris sa vie d’exploration et de voyages, mais sans paraître délaisser sa compagne et sans cesser de l’entourer de soins, de luxe, d’égards et de condescendances. Il était faux, selon Obernay, qu’il la retînt prisonnière dans sa villa, ni que mademoiselle Juste de Valvèdre, l’aînée de ses belles-sœurs, fût une duègne chargée de l’opprimer. Mademoiselle Juste était, au contraire, une personne du plus gran