J’étais enivré de cet abandon, l’espoir me revenait ; mais elle, elle revint bien vite à ses menaces. — Avant tout, dit-elle, pour être heureuse de votre affection, il faut que je me sente respectée. Autrement, l’avenir que vous m’offrez me fait horreur. Si vous m’aimez seulement comme mon mari m’a aimée, et comme bien d’autres après lui m’ont offert de m’aimer, ce n’est pas la peine que mon cœur soit coupable et perde le sentiment de la fidélité conjugale. Vous m’avez dit là-bas que je n’étais capable d’aucun sacrifice. Ne voyez-vous pas que, même en vous aimant comme je fais, je suis une âme sans vertu, une épouse sans honneur ? Quand le cœur est adultère, le devoir est déjà trahi ; je ne me fais donc pas d’illusion sur moi-même. Je sais que je suis lâche, que je cède à un sentiment que