XI Confidences d’une amieLa princesse de Valberg demeura longtemps immobile sur le siège où elle était tombée, les yeux fixés à terre, l’esprit plein d’une vague épouvante. Précipitée du haut de ses rêves dans l’abîme de la réalité, elle se demandait encore si c’était bien Amédée, son Amédée, qu’elle venait d’entendre, et cette parole : « Vous êtes libre ! » retentissait à son oreille comme le glas funèbre de leur amour. Elle n’en avait point compris d’abord la véritable signification, elle n’y avait vu que l’injurieuse indifférence de celui qu’elle aimait plus que tout au monde ; mais, quand elle réfléchit au sens qu’il avait attaché à cette parole, elle rougit d’indignation et de honte, se cacha le visage et s’abandonna aux larmes qui l’oppressaient. « Vous êtes libre ! » c’est-à-dire j