– Les Russes te fusilleront comme déserteur. Viens avec moi. J’ai maison, jardin, terres, prés et bois dans mon pays, le Cantal. – Et chevaux, mon colonel ? – Et chevaux. Nous partons. À six lieues d’Aurillac, maître de poste refuse chevaux. Pourquoi ? – demande mon colonel. – Tous retenus, dit l’autre, par la gendarmerie. Maréchal Ney va passer. Mon colonel cria : – Tonnerre de Dieu ! Ney entre deux gendarmes ! – On l’emmène à Paris pour le fusiller, dit l’autre. Mon colonel ne se possédait plus. Il sort de l’auberge avec moi et me dit : – Mangou, ça ne se passera pas comme ça. As-tu ton sabre ? – Oui, mon colonel. – Et tes pistolets ? – Oui, mon colonel. – Es-tu prêt à tuer et à te faire tuer ? – Quand vous voudrez. – Attention ! nous allons rire. Je charge mes pistolets. J