XVIII Dans sa joie, Catherine ne s’apercevait pas que, depuis deux ou trois jours, elle ne voyait guère Isabelle. Elle se rendit soudain compte de cette infraction à leurs habitudes et éprouva le désir de causer avec son amie comme elle se promenait à la Pump-Room, côte à côte avec M me Allen, sans avoir rien à dire, à entendre. Ce désir n’était pas en éveil depuis cinq minutes quand Isabelle parut et, l’invitant à un entretien confidentiel, l’entraîna vers un banc placé entre deux portes et d’où l’on voyait entrer tout le monde. – Voici ma place favorite, dit-elle en s’asseyant. Nous sommes ici tout à fait à l’écart. Catherine remarqua que les regards d’Isabelle allaient sans trêve de l’une à l’autre porte, comme anxieux. Maintes fois accusée de finesse, et si arbitrairement, elle juge