Chapitre 5Mardi 6 août 1974 Le vent était au noroît, signe de beau temps. Au loin, le cap Fréhel était dans la brume. Joël était passé chercher Yannick et ils se trouvaient maintenant dans le Belouga d’Alain et Laure, des amis d’enfance qui habitaient à l’année à Saint-Briac. Alain travaillait aux chantiers navals de Lancieux. Ils avaient retapé eux-mêmes le voilier dont le rouf regorgeait aujourd’hui de victuailles et de bouteilles. Les nuages se dissipaient, et, pariant sur le soleil, le petit groupe avait décidé de partir en pique-n***e. La marée était basse vers quinze heures et ils ne pourraient donc revenir au mouillage de la Petite Salinette avant seize heures trente. Le bateau naviguait au plus près, barré de main de maître par Alain, qui connaissait la côte comme sa poche et les