Chapitre 11Lundi 19 août 1974 Il était juste huit heures quand Joël, littéralement épuisé, arriva enfin en vue de la gare de Dinard. Il avait mis plus de deux heures pour parcourir sept kilomètres par les petites routes, à cause de la fatigue, et aussi parce qu’à chaque bruit de moteur, il plongeait vers le bas-côté pour se cacher. Il contempla un instant la gare avec nostalgie, se rappelant l’époque insouciante où il attendait le bus qui l’emmènerait à Saint-Lunaire. Il y avait à l’époque les cars Georges, de vieux engins dont on se demandait parfois comment ils pouvaient encore rouler, et les cars CAT, plus modernes mais moins typiques. Il commençait à se sentir un peu plus en sécurité en pleine ville. Le planton eut un hoquet de surprise en voyant arriver ce fantôme hirsute, pas rasé,