Lorsque Macquart entamait ce sujet, il ne tarissait pas. Il montrait à nu les blessures saignantes de son envie. Il voyait rouge, dès qu’il venait à songer que lui seul n’avait pas eu de chance dans la famille, et qu’il mangeait des pommes de terre, quand les autres avaient de la viande à discrétion. Tous ses parents, jusqu’à ses petits-neveux, passaient alors par ses mains, et il trouvait des griefs et des menaces contre chacun d’eux. – Oui, oui, répétait-il avec amertume, ils me laisseraient crever comme un chien. Gervaise, sans lever la tête, sans cesser de tirer son aiguille, disait parfois timidement : – Pourtant, papa, mon cousin Pascal a été bon pour nous, l’année dernière, quand tu étais malade. – Il t’a soigné sans jamais demander un sou, reprenait Fine, venant au secours de s