VIII-3

2004 Words

On aurait cru que Jorancé, posté derrière lui, épiait l’accusation ainsi qu’une attaque à laquelle il faut répondre sans retard. — Suzanne ! ma fille ! s’écria-t-il, en empoignant Philippe par le collet de son veston, qu’est-ce que tu oses dire, misérable ! Marthe n’avait pas remué, comme étourdie. Le vieux Morestal protestait avec indignation. Philippe chuchota : — Je dis ce qui fut. — Tu mens ! tu mens ! hurla Jorancé. Ma fille, la plus honnête, la plus pure ! Mais, avoue donc que tu mens… avoue… avoue… Le pauvre homme suffoquait. Les mots s’arrêtaient au travers de sa gorge. Tout son corps semblait grelotter, et l’on voyait dans ses yeux des lueurs de haine, et des envies de meurtre, et de la colère, et de la douleur surtout, de la douleur humaine et pitoyable, infinie. Et il supp

Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD