Je ne vis rien là de fantastique, car je me rappelai avoir entendu parler de ces girandes italiennes qui produisaient, au moyen de l’air comprimé par l’eau, des orgues hydrauliques plus ou moins réussies. Celles-ci étaient fort douces et très justes, peut-être parce qu’elles ne jouaient aucun air et ne faisaient que soupirer des accords harmoniques, comme font les harpes éoliennes. Je me souvins aussi que madame d’Ionis m’avait parlé de cette musique en me disant qu’elle était dérangée, et que parfois elle se mettait à aller toute seule pendant quelques instants. Cette explication ne m’empêcha pas de poursuivre le cours de mes songeries poétiques. J’étais reconnaissant envers la capricieuse fontaine qui voulait bien chanter pour moi seul, par une si belle nuit et au milieu d’un si religi