III Le désert – La famine – Le traîneauJe marchai ainsi pendant plusieurs heures ; mes innombrables confusions, d’une part, de l’autre, les flaques d’eau et les ruisseaux glaces, rendaient cette marche extrêmement pénible. Néanmoins, le dernier inconvénient ne tarda pas à devenir supportable. À mesure que le jour baissait, la fonte des neiges et l’écoulement des eaux diminuaient ; dès que le soleil fut couché, ils cessèrent d’une manière complète. Dans nos bienheureux climats, il gèle chaque nuit, au printemps ; déjà une croûte de glace se formait sur cette eau limpide, tout à l’heure si mobile et si turbulente. Il devenait urgent de songer à un gîte, et je promenai attentivement les yeux autour de moi. Je me trouvais, en ce moment, dans une espèce de vallon très creux, entouré de hautes