II Les comptes du père SmithLes hivers étaient longs et rudes dans la partie de l’Amérique où je vivais et, pendant cinq ou six mois, comme je l’ai dit, les communications devenaient très difficiles entre les diverses localités d’un même État. Pendant l’hiver dont il s’agit, j’accompagnai rarement mon père à la chasse ; confiné à la maison, je m’efforçais de me perfectionner dans la lecture. Pour favoriser mes goûts, on m’achetait bien tous les livres que l’on pouvait trouver ; mais, dans notre pays encore à moitié sauvage, les livres étaient rares et ceux que l’on se procurait ne convenaient pas toujours à l’instruction de la jeunesse. N’importe, je les lisais d’un bout à l’autre, et mes parents, pleins de respect pour tout ce qui était imprimé, voulaient que je leur en fisse la lecture