II La garnisonPour quiconque n’a jamais vu un dîner de sous-lieutenants, et surtout de sous-lieutenants de hussards, ce n’est point chose possible à se figurer que la confusion des entretiens, le tumulte des voix, les éclats de rire, les discussions animées de quarante personnes qui parlent toutes ensemble, qui rient toutes ensemble, qui discutent toutes ensemble. Joignez à cela les verres qui se rencontrent avec un bruit sec, les chaises qui heurtent le pavé, les domestiques que l’on apostrophe, et vous n’aurez pas encore une idée même incomplète de ces amusants tumultes où la chère, le vin et une joyeuseté communicative échauffent de jeunes têtes écervelées, et mettent en contact de folles pensées qu’un choc vif et continu rend plus folles encore. En 1815, époque où les corps d’officie