Cette leçon fut fort de mon goût, et je n’avais pour la suivre exactement qu’à ne pas gêner mon naturel. J’entendis arrêter sous ma fenêtre un Carrosse, je regardai, je vis un équipage superbe, d’où sortait un jeune homme bien mis, suivi de M. l’Intendant. Le Carrosse et les Laquais furent renvoyés : enfin je les vis entrer dans mon appartement ; c’était un grand garçon bien fait, qui paraissait avoir vingt-deux ans, il nous salua ma Mère et moi d’un air fort honnête, et me fit un compliment que je ne me compris point ; j’y répondis au hasard, il feignit de m’entendre, je le fis asseoir près de moi, et dans la suite je démêlai de son mauvais français des discours fort obligeants : ses regards plus intelligibles que ses paroles m’assuraient que ma petite figure avait fait sur son cœur une