Quand le jour fut venu, je m’en allai saluer Clérante et lui contai tout ce qui m’était arrivé. Cela lui donna beaucoup de haine pour Bajamond ; tellement qu’il me demanda si je voulais qu’il suppliât le roi de m’en faire rendre justice. Je lui fis des remerciements de sa bonne volonté, laquelle je le priai de ne point employer pour ce sujet, ne voulant point que Sa Majesté ouït parler de mes querelles. Seulement je fus d’avis de me tenir sur mes gardes et de ne marcher plus qu’avec beaucoup de suite, puisque Bajamond me faisait attaquer par tant de gens. L’ayant rencontré à quelque temps de là, je lui dis : – Comte, avez-vous oublié les vertus qu’un homme comme vous, qui fait profession de noblesse, doit ensuivre ? Comment ! vous voulez faire assassiner la nuit vos ennemis par des voleu