Le concert de fleursPendant certain voyage de découvertes que nous exécutions, le sac au dos et la canne à la main, le long des côtes de Bretagne, l’envie nous prit tout naturellement un beau matin d’aller faire un tour au large et de visiter les îles que nous apercevions à l’horizon. Étant tous bons nageurs et quelque peu marins, nous ne voulûmes point prendre avec nous de bateliers, gens fort utiles sans doute, mais dont le flegme et l’entêtement refroidissent singulièrement la joie ardente et tumultueuse de la jeunesse. Le bateau est à nous. Me voilà patron, maître, après Dieu, sur mon bord, sauf le consentement de l’équipage. Hisse le foc ! hisse la brigantine ! la barre au vent ! et nous voilà partis. La mer calme et azurée se brisait mollement sur le sable du rivage ; et les nuages