IVAssis sur le grand rocher qui domine la baie, Léna et Konan contemplaient le coucher du soleil. L’astre, balançant au-dessus de l’horizon son disque élargi, s’abaissait avec une lenteur majestueuse vers les profondeurs de la mer. À voir ces deux colosses d’éclat et de grandeur s’avancer ainsi l’un vers l’autre, on eût dit que Dieu, séparant les éléments, de son essence, allait heurter sa gloire contre son immensité. La vue de l’infini éveille l’idée de l’éternité. L’on parla de la vie future et des compensations qu’elle devait à la vie présente. – Oui, – dit Léna, – nous avons besoin de croire à un sort meilleur : car, sans l’espérance, qui pourrait porter ses maux ? – Mais, répondit Konan, – les âmes qui sont au-dessus des faiblesses de la terre ne doivent pas non plus être au nivea