IIICependant elle doutait. Rien en lui ne révélait des agitations intérieures. Son attitude était toujours grave et calme, sa voix tranquille, son langage simple et modéré. Un jour qu’ils avaient parlé des bienfaits de la prière, elle lui dit : – Oui, c’est un bonheur que la prière ; mais ceux-là surtout sont heureux qui, comme vous, prient par leurs actions ; qui, pleins d’une sainte ferveur, font de leur vie un perpétuel sacrifice, et vont sur toutes les mers et sur toutes les plages verser, en l’honneur de la Divinité, leur sang désintéressé. – Hélas ! Madame, – répondit Konan, – ce n’est pas l’amour divin qui a fait de moi un serviteur de Dieu. C’est le désespoir qui m’a mené où les autres sont conduits par l’espérance. Je ne suis allé au Créateur que repoussé par la créature. J’ose