Les amours d’un rossignol et d’une roseLa nuit était sombre. Un épais rideau de nuages, posé sur les montagnes qui entourent l’étroite vallée de Saint-Gervais, lui dérobait la vue du ciel et les clartés de la lune. L’horloge des bains avait, en sonnant onze heures, donné depuis quelque temps déjà le signal de la retraite, et les baigneurs, retirés dans leurs chambres, allaient se reposer de leurs fatigues ou de leurs plaisirs. Moi seul je me promenais dans la cour, en songeant aux mystérieuses douleurs d’Ulric. De temps en temps je m’arrêtais pour regarder les ombres rapides qui passaient sur les rideaux blancs des fenêtres, ou pour écouter les paroles entrecoupées de rires, ou les chants étouffés qui sortaient des portes entrouvertes ; et je m’étonnais que quelqu’un pût penser au mouvem