VIIl pleuvait Madame Martin-Bellème voyait confusément, à travers les glaces ruisselantes de son coupé, la multitude des parapluies cheminer comme des tortues noires sous les eaux du ciel. Elle songeait. Ses pensées étaient grises et indistinctes comme les aspects des rues et des places que la pluie effaçait. Elle ne savait plus pourquoi l’idée lui était venue d’aller passer un mois chez miss Bell. Et vraiment elle ne l’avait jamais bien su. C’était comme une source d’abord cachée par quelques brins de plantain, qui, maintenant, formait le courant d’une eau profonde et rapide. Elle se rappelait bien que le mardi soir, à dîner, elle avait dit tout à coup qu’elle voulait partir, mais elle ne remontait pas au premier filet de ce désir. Ce n’était pas l’envie d’agir avec Robert Le Ménil comme