LXIIe nuit Le lendemain, Scheherazade reprit en ces termes, sous le nom du troisième kalender : « J’étais au quarantième jour depuis le départ des charmantes princesses. Si j’avais pu ce jour-là conserver sur moi le pouvoir que je devais avoir, je serais aujourd’hui le plus heureux de tous les hommes, au lieu que j’en suis le plus malheureux. Elles devaient arriver le lendemain, et le plaisir de les revoir devait servir de frein à ma curiosité ; mais, par une faiblesse dont je ne cesserai jamais de me repentir, je succombai à la tentation du démon, qui ne me donna point de repos que je ne me fusse livré moi-même à la peine que j’ai éprouvée. J’ouvris la porte fatale que j’avais promis de ne pas ouvrir. Je n’eus pas avancé le pied pour entrer, qu’une odeur assez agréable, mais contraire