Il se trouvait supérieur à tous ces gens-là d’aimer éperdument une femme comme Emma et de la conquérir lentement. Son amour lui servait même d’excuse pour toutes les canailleries que, si jeune, il avait déjà commises, pour tous les clients qu’il avait jetés dans des affaires véreuses, pour la manière ignoble dont il s’était conduit avec d’autres femmes. C’était justement la docilité amoureuse de Velard qui rendait cette aventure agréable à Emma. Elle ne vint pas un jour, et elle le retrouva au rendez-vous suivant, plus ému et plus empressé. Velard devait toujours l’attendre une heure, au cas où quelque incident imprévu la retarderait. Et quand il se promenait ainsi le long du trottoir, inquiet et énervé, il se rappelait qu’il venait de rouler abominablement un malheureux client, pas trè