XXIV LES BONS DOMESTIQUES.Luizzi resta évanoui pendant trente-six jours. C’était beaucoup, sans manger. Aussi le premier sentiment qu’il éprouva, quand il revint à lui, fut un terrible appétit. Il voulut sonner, mais il ne put remuer ni bras ni jambes. « Allons, se dit-il, encore une chute ; il me semble cependant que je ne me suis pas jeté par la fenêtre comme la première fois ; ce ne doit être qu’un engourdissement général. » Le baron tenta un nouveau mouvement et s’aperçut alors qu’on l’avait solidement attaché dans son lit. Il appela d’une voix faible, mais personne ne parut. Seulement une femme assise à son chevet, et qui trempait une belle croûte de pain dans un grand verre de vin sucré, se leva doucement, le regarda, avala une bouchée de son pain, une gorgée de son vin, et se rassi