Or, à l’époque dont je te parle, rien ne semblait plus ridicule à vos yeux qu’un Anglais, par la seule raison qu’il n’était pas rasé comme vous, habillé comme vous, chaussé comme vous. On pourrait encore comprendre cela d’un peuple comme les Orientaux, à qui la magnificence de leur costume doit aisément rendre méprisable le costume européen qui affecte une recherche de pauvreté ; mais vous autres qui sortiez de l’habit carré des incroyables, du frac en queue de poisson des muscadins, et des cravates à lance de mousseline des merveilleux, il vous fallait les furieuses vanités dont vous êtes doués pour mépriser le frac étriqué et la tenue régulière de l’Anglais. Toujours est-il que nos trois jeunes filles, se voyant ainsi suivies, laissèrent ces Anglais s’attacher à leurs pas au lieu de les