XXXVI PAUVRE FILLE.Je te l’ai dit, baron : l’enfant n’était plus, la jeune fille avait commencé. Maintenant laisse-moi te dire ce que c’est que la vie d’une pareille jeune fille. C’est le travail sans doute, mais c’est aussi la liberté. À six heures du matin, Jeanne et Eugénie quittaient la maison : la mère pour ressaisir tant bien que mal un peu des profits qu’elle faisait autrefois, femme du peuple, toujours dure et grossière, mais toujours honnête et laborieuse ; la fille pour aller à son atelier, puisant dans cet orgueil que tu blâmes la force d’accomplir ses devoirs. Comprends-tu maintenant qu’il faut quelque vertu à cette vie confiée à elle-même pour résister à toutes les séductions qui peuvent l’entourer, et à laquelle l’occasion ne manque pas pour faillir ? Car, à défaut de sagess