20Lorsqu’elle eut quitté le Black Cat, Rosetta observa les alentours. Les rues grouillaient, il n’y avait pratiquement que des hommes, comme El Francés l’avait dit. Il devait s’agir d’un quartier chic, les gens étaient bien habillés, avec costumes, cravates et gilets d’où pendaient de lourdes chaînes de montre en or. Tous ceux qui la croisaient la dévisageaient et lâchaient des commentaires dans cette langue incompréhensible. Parfois ils ricanaient. Deux femmes sous une ombrelle de dentelle blanche l’examinèrent. Elles faisaient machinalement glisser la main sur leurs coûteux vêtements de soie, tellement luisants qu’ils reflétaient la lumière des réverbères à gaz, comme si elles voulaient en ôter la poussière et la saleté qu’elles voyaient sur Rosetta. Et elles aussi se mirent à rire. Une