29– Voilà, tu sens ? — Quoi ? interrogea Rosetta. — Renifle ! Ça commence ici. Rosetta perçut dans l’air une odeur âcre et piquante. « El hedor de la muerte, la puanteur de la mort », commenta la femme assise à côté d’elle dans le tramway. Regardant par la fenêtre, Rosetta vit un nombre impressionnant de mouettes et de corbeaux faire des cercles dans le ciel, à la manière des vautours. Ce matin-là, la femme, qui s’appelait Carmela, l’avait prévenue : — Il faut avoir le cœur bien accroché, pour travailler au Matadero. — C’est quoi, le Matadero ? avait demandé Rosetta. — Les abattoirs. — J’ai le cœur bien accroché, avait-elle assuré. Carmela avait le ventre arrondi par une grossesse avancée. Elle ne pouvait plus travailler, et Rosetta allait prendre sa place. — C’est notre arrêt, ex