38Tous les jours, dès qu’il avait fini de travailler chez Gueule-de-clébard, Rocco courait à l’arrêt du tranvía où il avait perdu Rosetta de vue. Il restait là longtemps à balayer du regard les alentours et à espérer la voir réapparaître. Il serrait dans sa main le bouton qu’il gardait toujours dans sa poche comme un talisman, et interrogeait les passagers : n’avaient-ils pas remarqué une jeune femme aux cheveux noirs, en robe bleue ? « Très belle ! » ajoutait-il, les yeux brillants. Mais cela ne disait rien à personne. Alors il montait dans le tranvía et allait jusqu’à l’arrêt suivant, descendait et faisait un tour dans le quartier. Il prenait le tramway suivant, nouvel arrêt, descendait, cherchait. Et ainsi de suite, soir après soir. À Noël, le garage était fermé. Il déclina l’invitatio