I

144 Words

IJ’étais donc mort. Mort, comme on meurt peut-être quand on ne sait pas bien lequel vaut le mieux, de vivre ou de mourir ; – mort sans savoir comment, ni à quelle occasion, – sans secousse, et le plus facilement du monde. Si facilement, que mon âme ne s’aperçut pas d’abord qu’elle était séparée de mon corps, – tant elle avait peu souffert pour en sortir. Qu’est-ce que vivre, si mourir n’est rien ? Du moment précis qui d’un Tourtereau vivant fit de moi un Tourtereau mort, je n’ai gardé aucun souvenir, sinon qu’avant que je fusse mort, la lune brillait doucement au milieu d’un ciel sans nuages, et que, lorsque mon âme étonnée s’aperçut qu’elle n’appartenait plus à la terre, la douce lune n’avait pas cessé de briller, ni le ciel d’être pur ; sinon encore que j’avais pu mourir sans que ri

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