XV Deux tombesOn entendait jusque dans la chambre de l’Ange le son métallique et vibrant de la grande pendule du salon, qui sonnait lentement neuf heures. C’était le soir de la messe funèbre, dite à la paroisse de Glénac, pour Diane et Cyprienne de Penhoël. La veille, à ce même moment, la grande pendule du salon aurait bien pu sonner pendant un quart d’heure sans que personne y prit garde, au milieu des joyeux bruits de la fête. Mais c’était du plaisir que les hôtes de Penhoël étaient venus chercher au manoir ; ils avaient fui devant ce deuil qui s’était glissé tout à coup parmi la joie promise. Que faire en une maison mortuaire ? Les hôtes de Penhoël étaient tous partis jusqu’au dernier. À présent, au lieu des gaies rumeurs du bal, on avait le silence morne ; au lieu de cette foule re