VI Un coin du voileDiane et Cyprienne fixaient sur Madame leurs yeux humides. Leur âme tout entière était dans ce regard. Il y avait, au contraire, sur le visage de Marthe de Penhoël, de l’hésitation et de la contrainte. Et quiconque aurait assisté à cette scène, sans connaître le fond du cœur de Marthe, se fût demandé assurément pourquoi tant de froideur obstinée chez cette femme si généreuse et si bonne, vis-à-vis de deux pauvres enfants, qui semblaient implorer chaque jour, à genoux, un peu de sa tendresse. Que Marthe préférât son enfant à elles, on ne pouvait s’en étonner, mais elle aimait l’oncle Jean ; pourquoi ce front sévère et glacé chaque fois que les filles du bon vieillard s’approchaient d’elle ? Ce ne pouvait être un pur caprice. Les bonnes langues de la société disaient b