— Je suis assistante de direction chez… et quand elle mentionna le nom de son patron ainsi que de l’entreprise où elle travaillait, oncle Karl leva ses sourcils tout en hochant la tête.
— Très bien. Je suis conquis. Comment va Oliver ?
— En forme, comme à son habitude, et extrêmement sélectif…en tout.
Cette fois, oncle Karl rit de bon cœur.
— Je vois. Et je le comprends. fit-il en buvant une gorgée de whisky. Belle, intelligente, plein d’humour, tu as gagné le gros lot mon cher neveu. termina-t-il en se tournant vers Nathan qui continuait de pincer discrètement le dos de son amante.
— Et j’en remercie chaque jour la vie, cher oncle. Je vous souhaite moi aussi un merveilleux anniversaire.
Ils s’embrassèrent un instant.
— Papa est déjà là ? s’enquit Nathan en jetant un regard circulaire sur les invités présents moins nombreux qu’ils le pensaient, sans doute une cinquantaine tout au plus, et tous habillés somptueusement, les joyaux et les montres hors de prix scintillaient sous la lumières des innombrables chandeliers et lustres de cristal qui remplissaient l’immense salle luxueuse.
— Oui, il est déjà là, et encore oui, avec sa nouvelle femme.
Il se tourna vers Crystal avec un regard éloquent.
— Elle est belle, mais pas autant que vous.
— Merci. Enfin je crois. ajouta-t-elle avec une grimace comique. Il était tout simplement impossible de vraiment savoir ce qui se passait dans la tête de cet homme. Il était si mystérieux et se plaisant à cultiver ce mystère et ce comportement insaisissable. Il ne saura jamais si elle lui plaisait vraiment ou non. Et peut-être au fond, songea-t-elle, était-il mieux ainsi, alors elle n’aura jamais à se débattre d’éventuel problème amoureux autre qu’avec son cher Nathan.
— Passez une bonne soirée. conclut le propriétaire avec un sourire avenant mais qui signifiait aussi un ordre indirect de le laisser à présent.
Nathan avait déposé son cadeau sur la table expressément installé pour cela et qui croulait déjà sous d’innombrables paquets contenant des présents tout probablement aussi couteux et magnifiques les uns que les autres. Le couple avait choisi un petit tableau de Renoir, car grâce à leur parenté, ils avaient ainsi entendu dire que c’était son peintre préféré.
Ils prirent tous les deux une coupe de champagne et déambulait parmi les invités, saluant quelques-uns que Nathan côtoyait inévitablement dans son travail, et enfin ils aperçurent le père de Nathan – James Bowen, le portrait craché de Nathan avec un peu plus de rides tout simplement, et le rejoignirent.
— Papa, je suis heureux de te voir.
Papa Bowen leur adressa un sourire sincèrement chaleureux.
— Moi aussi mon chéri.
Il les embrassa tendrement avant de se tourner vers sa femme qui revenait des toilettes - Barbara. C’était une grande femme brune à l’allure distinguée mais que le couple ne portait pas trop dans leur cœur car il était évident qu’elle n’avait épousé James que pour sa fortune. Et peut-être y avait-il quand même un peu de sentiments quelques parts, concéda Crystal de mauvaise grâce, mais c’était surtout pour sa fortune, et elle fut visiblement dépitée de découvrir, et seulement après le mariage, que son nouveau mari n’était en fait qu’un homme aisé car le milliardaire de la famille était le jeune frère, et que le millionnaire de la famille était le fils et non père, et qu’il n’y avait aucune chance des deux côtés. Elle dut faire contre mauvaise fortune bon cœur, enfin s’il avait un cœur quelque part.
Elle portait une robe longue noire comme son âme, pensa perfidement la jeune femme, et des bijoux luxueux, mais n’égalant certainement pas les siens qui furent offert par Nathan. Son regard envieux et furieux posés sur ces merveilles le montrait suffisamment. Peut-être James était-il conscient de la réalité de son mariage, en tout cas, il ne laissa jamais rien paraitre. Il était aussi orgueilleux que son fils de ce côté-là, ce fils qui n’avait jamais montré tout le mal que son rejet lui avait fait alors qu’elle avait lutté pour se remettre de la relation brisée qu’elle avait vécu avec cette personne.
Parlant de lui, qu’elle ne fut pas sa surprise quand elle le vit, magnifique dans un smoking fait sur mesure, accompagné de sa Léonie, elle aussi splendide dans une robe en lamée or qui faisait ressortir la blancheur de sa peau.
Ils dansaient langoureusement au son d’un slow des plus romantiques, et quand ce fut fini, Crystal et Nathan les pria de les rejoindre.
— Mais que faites-vous ici ? s’enquit Crystal et Léonie au même moment. Elle se regardèrent, étonnés, puis éclatèrent de rire.
— Je suis l’associée d’une galerie d’œuvre d’art que possède oncle Karl, ne me regardez pas ainsi, il a insisté pour que je l’appelle ainsi, et il m’a invité à sa soirée d’anniversaire, laquelle est encore moins peuplé que je m’y attendais. Et soit dit en passant, invité n’est pas le mot tout à fait exact pour décrire la manière dont il avait présenté les choses.
Nathan hocha la tête d’une manière significative. James Bowen fit remarquer.
— Il y a exactement soixante-trois invités. Depuis environ cinq ans, mon frère a changé pour des soirées plus discrète quand il s’agit de sa vie personnelle, aller savoir pourquoi. Ce soir, interdit de parler travail, et ça vaut surtout pour lui.
Puis papa Bowen se tourna vers Nicky et lui passa un examen visuel qui était tout sauf discret.
— Alors c’est vous l’homme qui a failli obtenir ma belle-fille.
— Vraiment ? Quel dommage ! releva sa femme avec un sourire faussement désolée, alors qu’elle souhaita que Nicky eusse réussi cela, ce qui mit suscita une vive fureur de la part de son beau-fils lequel Crystal dut maitriser pour ne pas vertement répliquer à cette femme aussi belle que mauvaise.
Cependant, la réaction de Nicky fut étrange pour Crystal, et seulement pour elle, sans doute en raison de la longue, profonde période qu’ils ont vécue ensemble, mais alors que Nathan se sentait encore un rien tendu et jaloux en présence de son ancien rival, Nicky lui semblait totalement étranger à ce qu’ils avaient été l’un pour l’autre, même si ce n’était plus que passé, et pire, que Nicky avait totalement oublié avec sa perte de mémoire cette partie de sa vie, comme le reste d’ailleurs.