– Ma chère enfant, comme tu es belle et comme tu as bonne mine ! Je rencontrai une fois Roudolphine chez Dommaier, à Hilzig. Elle me dévisagea durant quelques secondes, puis me dit qu’elle ne m’avait tout d’abord pas reconnue. Elle aussi avait changé, mais non à son avantage. Elle remplaçait les roses de ses joues par du fard, mais elle n’arrivait pas à cacher les cernes bleuâtres de ses yeux. – As-tu renoncé aux plaisirs de l’amour depuis que tu as quitté Vienne ? me demanda-t-elle. C’est impossible, car qui a bu de cette ambroisie ne peut plus s’en passer. Mais il y a des natures qui s’épanouissent aux plaisirs de l’amour, au lieu de se faner, et tu leur appartiens ! Je lui affirmais vainement que je menais depuis deux ans une vie de recluse et que je ne m’en portais que mieux. Elle