II« Les différents collectionneurs de folklore irlandais, dit M. W.B. Yeats dans son charmant petit livre intitulé : Contes de fées et contes populaires des paysans irlandais, ont, à notre point de vue, un grand mérite, et au point de vue de quelques autres, un grand défaut. Ils ont fait œuvre littéraire plutôt qu’œuvre scientifique ; ils nous ont parlé de la classe paysanne irlandaise, plutôt que de l’histoire primitive de l’espèce humaine, ou de toute autre marotte qu’ont en tête les folkloristes. S’ils avaient visé au titre de savants, ils auraient, dû disposer tous leurs contes en colonnes, comme des notes d’épicier, tant pour le roi des fées, tant pour la reine des fées. Au lieu de procéder ainsi, ils ont saisi au vol la voix du peuple, la pulsation même de la vie, et chacun d’eux a r