IDans un récent article sur les poétesses anglaises, je me hasardai à exprimer le vœu que nos femmes de lettres s’adonnent un peu plus à la prose, et un peu moins à la poésie. Les femmes me paraissaient posséder précisément ce qu’il faut à notre littérature, une touche légère, une main délicate, une façon gracieuse de traiter les choses, et un bonheur instinctif d’expression. Il nous faudrait une personne qui fit pour notre prose ce que madame de Sévigné fit pour la prose française. Le style de George Éliot était un peu trop massif ; celui de Charlotte Bronté péchait par l’exagération. Pourtant il ne faut pas oublier que parmi les femmes d’Angleterre on compte quelques charmantes épistolières et il ne saurait y avoir de livre plus agréable à lire que celui de Mrs. Ross, Trois génération