IILes nouveaux venus avaient éprouvé, pendant ces huit jours de séparation, les mêmes souffrances que Robert-Robert. Leurs yeux, comme les siens, s’étaient fatigués à interroger l’Océan pour lui demander quelque navire. Ne sachant plus que faire pour leur salut commun, et pleins de foi dans le bon sens de Robert-Robert, ils le consultèrent sur le meilleur parti à prendre. « – Si vous m’en croyez, » leur dit-il, « nous quitterons cette funeste côte, et nous nous avancerons dans l’intérieur des terres. Autant que j’en puis juger d’après les circonstances de notre navigation sur le radeau, nous devons être à quelques cents lieues du cap de Bonne-Espérance. Mais sommes-nous dans une île, ou sur le continent d’Afrique ! C’est ce que nous ne pouvons constater sur place. Si nous demeurons ici,