Les deux jeunes filles étaient atterrées. Luc Harn arriva : il n’avait pu rejoindre Chao ; il fut mis au courant et n’en put croire ses oreilles. Cette fois il ne songea pas à tirer son bloc-notes, ce qui était son premier et instinctif mouvement, dès qu’il apprenait quoi que ce fût. Très émus, les voyageurs se remirent en marche. Quelques heures après, ils arrivaient à Kan-Tschou. Un cavalier chinois avait pris l’avance au galop et prévenu le mandarin ; une populace nombreuse attendait les voyageurs en avant des murailles qui enceignaient la ville chinoise en un rectangle flanqué de tours carrées ; elle les accompagna jusqu’au yamen du représentant de l’autorité impériale et le grondement qui montait de cette foule acheva de dessiller les yeux de Robert Hardy. Des menaces, des injur