VIII — LA VOIX MYSTÉRIEUSE. Ce ne fut que peu de temps avant le coucher du soleil que les deux travailleurs eurent fini leur besogne. Le radeau avait complètement changé d’aspect. Plusieurs cordes avaient été tendues entre les deux mâts, et dessus s’étalaient les longues tranches minces, soigneusement disposées, de manière à former de loin comme une sorte de voile. Elles en tenaient lieu en réalité ; car, par leur réunion, elles formaient une surface assez vaste pour donner prise au vent du soir. La brise s’était levée en effet, et, sous son influence, le radeau filait avec une vitesse relativement considérable, sans qu’on tentât de le gouverner. Il était hors de question pour nos marins de chercher à atteindre la terre. Le salut ne pouvait leur venir que fortuitement de la rencontre d’