Des tendresses s’agitaient dans la jeune fille, sans trouver plus d'issue que ses délicatesses ne rencontraient d’accueil et de satisfaction. Le couvent et la vie religieuse n’avaient pas seulement subtilisé son âme, ils avaient encore couvé et mûri son cœur à leurs tièdes haleines ; et tout ce que les mortifications de la discipline avaient retranché d’ardeurs à ses sens naissants, s’était tourné, au dedans d’elle, en ferventes et amoureuses aspirations. Né tendre, ce cœur s’était rempli de douceurs et d’élancements aux suaves langueurs et aux irritations voluptueuses des livres de piété, à leurs images sans cesse répétées de parfums et de fleurs, de rosées de mai, d’odeurs célestes, de lis odoriférants, de roses doucement musquées. Il s’était attendri à l’air de la chapelle et de l’église, aux murmures de ces oraisons qui ont la suavité de mystiques baisers, sous la voix basse et pénétrante du confesseur, devant ce cœur s******t de Jésus que les sœurs lui avaient dit de porter en idée sur sa poitrine comme un bouquet. C’était un cœur amoureusement douloureux qu’elle avait apporté à la confession ; c’était un cœur ardemment amoureux qu’elle avait apporté à la communion. Tout lui avait crié : Amour ! Amour ! Et sous le feu de ce mot brûlant qu’elle rencontrait partout, dans ses agenouillements devant l’Époux de son âme, le Roi de son amour, le Bien aimé de son cœur, dans ses élévations vers le ménage du divin amour, plus délicieux que le miel, elle avait laissé son cœur se fondre en tendresses et se pâmer de cette fièvre d’amour où Corrége et saint François de Sales ont vu mourir la Vierge… C’était ce cœur que la jeune fille avait apporté du couvent : elle le sentait avec angoisse déborder en elle-même. Philomène avait pris le parti de vivre avec ses souffrances. Elle n’en laissait rien échapper ; elle les tenait en elle comme une personne blessée qui avec sa main contiendrait et refoulerait sa blessure. A qui se fût-elle confiée ? Sa tante ne l’eût point comprise. D’ailleurs elle eût cru profaner son mal en l’avouant à quelqu’un. Un soir qu’elle venait de monter se coucher, M. Henry, qui ne rentrait plus guère avant le matin, rentra. Il était un peu gris, et il avait l’expansion d’un homme qui vient de souper. Il parlait haut en ânonnant, en se répétant, comme si de mots en mots sa voix et sa tête s’engorgeaient. — Ma vieille — se mit-il à dire à la tante en s'allongeant dans un fauteuil — tu aurais bien dû avoir des neveux… au lieu de nièces ! Décidément les jeunes filles… les jeunes filles, ce n’est pas toujours amusant dans une maison… quand on est garçon… Tiens ! ce soir… ce soir je serais rentré… pas seul… aussi vrai… mais les histoires que ça m’aurait fait… pour la petite… Tu m’aurais fait une tête… Moi, je suis… je suis pour qu'on les respecte… les jeunes filles… mais… c’est embêtant… c’est assez embêtant… Je te dis ça, tu comprends… ce n’est pas pour que tu la renvoies… cette enfant. Non… mais… tu m’avais dit dans le temps qu’elle aimait cet affreux groom du premier… Eh bien ! voilà !… qu’ils se marient… parce que… une femme qui est mariée… une femme qui est mariée… ça peut tout entendre, ça peut tout voir, une femme mariée… au lieu que ta diable de nièce… Le bruit d’une chute, d’un corps tombant à plat comme un paquet, se fit contre la porte. En entendant sonner, Philomène, qui était encore dans l’escalier de service, avait reconnu le coup de sonnette de M. Henry : elle était redescendue pour lui souhaiter le bonsoir ; elle était rentrée dans l’appartement avec la clef qu’elle avait dans sa poche ; elle s’était glissée sans bruit dans le corridor ; elle avait écouté, elle avait entendu, — et elle était tombée sur le parquet, évanouie. La tante et M. Henry, dégrisé en une seconde, lui jetèrent de l’eau au visage, lui frappèrent dans les mains. Quand elle revint à elle, une attaque de nerfs la tordit sur le fauteuil où M. Henry l’avait assise devant la fenêtre ouverte. Elle sortit de celle crise avec un flot de pleurs, mais tout étonnée, ne sachant pourquoi elle était là, et d'où venait qu’elle pleurait. Il fallut pour qu’elle se souvint que M. Henry lui répétât plusieurs fois qu’il avait dit cela sans y penser, qu'il voulait la garder, qu’elle ne s’en irait jamais, qu’elle ferait ce qu'elle voudrait, et mille autres paroles calmantes comme on en dit aux malades. La vie recommença entre ces trois personnes comme si rien ne s’était passé.
L’oubli paraissait entier chez Philomène, qui ne montrait pas même de gêne. Au bout de trois semaines passées ainsi, comme un matin M. Henry se levait de table, Philomène, lui adressant pour la première fois la parole sans qu’il lui parlât, lui dit, d’un son de voix calme et assuré qu’il ne lui connaissait point : — Monsieur Henry… j’ai à vous demander pardon… Je vous remercie bien d’avoir été bon comme cela pour moi… madame votre mère aussi… que je n’oublierai pas. Et comme M. Henry la regardait tout étonné, elle lui tendit le front : — Voulez-vous m’embrasser, monsieur Henry ?… ce sera pour mes adieux… Et sans lui laisser le temps de l’interrompre, tout de suite elle reprit avec l’effort et la hâte de quelqu’un qui prend son cœur à deux mains : — Oui, je m’en vais… je m’en irai lundi… pour entrer faire mon noviciat à la maison des sœurs de Saint-Augustin ; mais je prierai toujours bien pour vous, monsieur Henry… pour votre bonheur… Philomène fit deux mois de postulat dans la maison mère de l’ordre de SaintAugustin, vêtue de la robe noire, coiffée du petit bonnet noir des postulantes. Au bout de ces deux mois d’épreuves et d’exercices, de pratiques religieuses, de travaux manuels dans l’intérieur de la maison, sa vocation sans dégoût, sans retour, toujours plus ferme, la fit juger digne du noviciat. Le Veni Creator fut solennellement chanté pour elle dans la communauté, et elle parut aux offices avec le voile de mousseline blanche sur la tête, avec le large ruban bleu à la ceinture de la robe, que les novices portent à la chapelle et qu'elles ôtent lorsqu’elles en sortent. Un peu après le Veni Creator, la prise d’habit lui avait été accordée. Elle avait mis ce jour-là une robe de mariée, la robe blanche qui avait flotté si longtemps comme un nuage dans ses rêves de jeune fille. Une recherche de parure, une coquetterie affectée, l’innocente et dernière coquetterie du sacrifice, éclataient par toute sa toilette. Dans la chapelle pleine de monde, elle avait assisté à la grand’messe ; la supérieure était à sa droite, la maîtresse du noviciat à sa gauche, tenant un cierge allumé, symbole de la lumière divine qui éclairait son âme. Après la messe: — Que demandez-vous ? lui avait dit l'officiant. — Je demande à être admise dans cette sainte maison pour y servir Dieu selon la règle prescrite par notre saint fondateur, saint Augustin. — La connaissez-vous bien ? — Oui — et Philomène avait récité la règle à voit haute. — Promettez-vous de vous y conformer et de l'observer ? — Oui, je promets de l’observer moyennant la grâce de Dieu. Une longue instruction de l’officiant avait suivi, sur les sacrifices qu’il faut s’imposer pour pratiquer la vie religieuse, sur les avantages de cette vie, sur les dangers de la vie du monde, sur les déceptions de ceux qui y cherchent le bonheur. Puis l’officiant, après avoir demandé encore une fois à Philomène si elle persistait, lui avait coupé sur le front une mèche de cheveux ; et elle avait quitté la chapelle.
Quand elle y était revenue, elle avait les cheveux coupés. Les habits de l’ordre, bénis pièce à pièce, enveloppaient son corps. Le voile d’étamine avait remplacé le voile de mousseline. L’ovale de son visage était emprisonné par le linge blanc qui lui descendait sur le front et le lui couvrait à moitié. L’ample et longue robe de laine l’enfermait dans ses plis épais, solides et droits. Son nom de religieuse lui avait été donné. On l’avait couchée sous le drap mortuaire ; et pendant que le De Profundis était chanté sur elle, il s’était élevé de son cœur celte prière sous le drap qu’on dit dans les couvents toujours exaucée, une prière appelant les grâces et les miséricordes de Dieu sur tous ceux qui avaient nourri et soigné son enfance. Trois mois après, la novice, qui avait encore sept mois de noviciat à faire avant de prononcer ses vœux, était envoyée à l’hôpital de ***. Elle allait y remplacer une sœur emportée par une épidémie typhoïde : cette sœur, dont la mort montrait à Philomène le chemin de la charité, était son ancienne amie Céline, devenue la sœur Laurence.
Les internes de l’hôpital étaient réunis dans la salle de garde. La salle avait une voûte en arceau dont l’humidité avait déchaussé les pierres de taille. En face la porte peinte en gris, une fenêtre s’ouvrait sur une cour plus haute de deux pieds que le plancher. Sur le mur à droite de la porte, était un grand placard qui servait de garde-robe et d’armoire à linge. À gauche, au-dessus d’une fontaine de cuivre accrochée au mur et coiffée d’une serviette, un grand casier de bois peint en noir montrait pêle-mêle dans ses compartiments, des liasses de papier, des cahiers d’observation, de vieux journaux. Puis venaient un poêle de faïence blanche et un lit de fer sans rideaux à moitié défait, le lit de l’interne de garde pendant la nuit. De l’autre côté sur le mur nu et blanc, il y avait un grand râtelier de pipes et la large ardoise où les internes écrivent, pour les garçons qui viennent les chercher, la salle où on peut les trouver. A un clou se balançait une feuille de papier où le directeur de l’hôpital était caricaturé par un crayon d’enfant. Un autre clou fixait contre le plâtre une autre feuille de papier où était écrite une longue liste de noms avec les âges en marge, liste de malades par ordre alphabétique qu’un médecin, s’occupant des maladies du cœur; avait placée là pour être prévenu en cas de décès et assister à l’autopsie. Ils étaient sept dans cette salle, la tête coiffée de la petite calotte noire, assis autour d’une table sur laquelle une vieille femme venait de poser un gigot qui fumait. Un seul d’entre eux, l’interne de garde ce jour-là, avait gardé son tablier ; les tabliers des autres pendaient aux patères. Et à leurs boutonnières de petites pelotes à épingles roses ou violettes, faisaient de loin l’effet de bouquets. On causait. — Ce pauvre Lemesle, comment vous ne savez pas ce qu’il est devenu ? Il est le médecin de la rue SainteMarguerite-Sainte-Antoine… Il donne ses consultations chez le marchand de vin ; à chaque consultation, on fait une marque à la craie sur le mur, chaque marque lui vaut un petit verre, le marchand de vin efface à mesure qu’il consomme… — Pauvre garçon ! — Et si intelligent ! — Dis donc, Dubertrand, iras-tu à Bicêtre au bal de la mi-carême, voir le bal des fous et des folles ? — A quelle heure est-ce ? — Dans la journée.
— N’y va donc pas… ce n’est pas drôle… ça ressemble à un bal d'avoués… Pas de caractère… — Mais il doit y avoir des nymphomanes… ça peut être amusant… — Amusant ?… Figure-toi qu’un jour nous avons été entourés dans un bal comme cela, le directeur, moi et Chappe, qui était alors externe… Nous ne pouvions pas nous en débarrasser… — Tu ne les as pas vu jouer la comédie, toi, Noël ? — Non. — De temps en temps, quand il y a un épileptique qui s’amuse trop, les garçons le prennent et le flanquent dehors… C'est avec toi, je crois, que j’étais, Pichenat ? — Oui… oui. — Qu’est-ce que tu as donc, Pichenat, ce matin ? — J’ai… que j’ai eu une scène ce matin à la visite… je suis furieux… Tu sais que mon chef de service est un peu crevard, on nous en a donné un provisoire… tu n’as pas idée de cet animal-là ! Heureusement qu'il ne va pas être là plus de quinze jours… Si demain, il m’ennuie encore, je demande un congé. C’est qu’il est sciant ! Un jour, il arrive : Messieurs, nous allons faire évacuer, et le voilà qui dit à chaque lit : Ipéca, ipéca, ipéca ! Le lendemain : Messieurs, nous allons faire aujourd’hui de la médecine d’expectation. Ne faisons plus évacuer… Le surlendemain : Messieurs, c'est très-bien la médecine d’expectation pour les gens aisés ; mais avons-nous le droit de faire de la médecine d’expectation ici ? Voilà un ouvrier ébéniste qui a besoin de gagner sa vie, de travailler le plus tôt possible… Refaisons évacuer… et làdessus : Ipéca ! ipéca ! Et toujours comme cela… Ah ! le pignouf ! — Est-ce que tu as commencé tes conférences d'externes, Noël ? — Oui. — Combien en as-tu ? — J’en ai vingt… — Est-ce que tu n’as pas un nommé Girardeau dans ta conférence? — Si… Il va bien, je crois qu’il fera quelque chose… — Il est de mon pays, je te le recommande. C*est un pauvre garçon… ils ont tout perdu en 48… Avec ça son père est aveugle… Il le soutient… — Quand il marche ? — Non, en donnant des leçons de piano et d’orthographe dans l'intervalle de sa médecine… — Monsieur Pichenat, on vous demande à la salle Sainte-Marthe, dit la vieille femme qui servait les internes. — Est-ce que vous n’avez pas des Gazette Médicale chez vous ? — Moi, je crois que j’en ai. — Tu les rapporteras, hein ? — Qu’est-ce que c’est quo le n° 47 ? fit Pichenat en rentrant. — Est-ce que je sais !… tu es bon, toi.. Je me rappelle bien les malades par lit, mais pas par numéro. — Barnier, as-tu lu le travail de Runeau sur les bains chez les Romains ? — Non, il ne me l’a pas envoyé… Est-ce gros ? — C’est un volume haut comme mon pouce ; je ne l’ai pas encore coupé. — Ça peut être curieux… Mais il aurait dû prendre le sujet plus large, faire une étude de médecine philosophique et historique… Pourquoi n’a-t-il pas empoigné les mauvaises mœurs de l'antiquité en masse, les scandales du monde grec et du monde romain, voilà un cadre… et il se serait fait lire des gens du monde… — Qu’est-ce que devient donc Thierry ? — Je l’ai vu aujourd’hui à l’École-Pratique… il a fait sa thèse en trente heures. — Diable ! — C’est un farceur Thierry… Il m’a, un jour, emprunté une tumeur superbe sous prétexte de l’analyser au microscope. Comme il est plus fort micrographe que moi… et puis je n’avais pas le temps… je lui ai donné tout ce que j’avais… et quand j’ai été pour lui demander l’analyse, il m’a dit qu'il comptait s’en servir, qu’il n’avait pas fini… des bêtises ! — Vol de tumeur !… Le Code n’a pas prévu ça ! On frappa à la porte. — Entrez ! Il entra un jeune homme aux longs cheveux, au cache-nez de laine rouge. C’était un candidat au cinquième examen de médecine qui venait demander les maladies des malades sur lesquels il devait être interrogé. On lui répondit : — Allez là-haut… il doit y avoir un interne. Quand il eut fermé la porte sur lui : — En voilà un front de venir nous demander de mettre dedans les examinateurs, sans seulement nous apporter une lettre de recommandation de n’importe qui ! — Mais il est astucieux comme la cochenille, cet être-là ! — Madame Bizet ! La vieille femme accourut. —Voilà une viande… Avez-vous jamais mangé de la chair humaine ? — Oh ! monsieur ! — Eh bien, madame Bizet, c’est comme si on en mangeait… Vous rendezvous un compte bien précis, madame Bizet, du goût que peut avoir la chair humaine ? — Oh ! l’horreur !… dame ! je ne sais pas… ça doit ressembler au lapin… il me semble. — Non, madame Bizet, c’est un goût entre le bœuf et le mouton. Je ne vous parle pas d’après les récits des voyageurs, madame Bizet… On a amené un jour ici une femme qui avait voulu s’asphyxier, elle était tombée sur un réchaud… Elle avait le bras rôti… à point ! Si vous cuisiez vos côtelettes aussi bien, madame Bizet… — A propos de côtelettes, tu sais que l'administration en a refusé une l’autre jour à mon chef de service pour une malade ? — C’est dégoûtant ! — Et qu’est-ce qu’il a dit, ton chef de service ? — Il n’a rien dit… — Il est raide pourtant sur ces choses-là. — Il a donné dix francs à la sœur pour acheter des côtelettes à la malade. — Ah ! le docteur ! Ce fut un cri de la salle à l'entrée d’un ancien interne tout fraîchement reçu docteur, qui portait sous le bras un paquet de ses thèses couvertes en papier bleu. — Tu déjeunes ? — Oui. — Madame Bizet !… une serviette… — Oui, monsieur, — et la vieille femme apporta au docteur la serviette des invités : une taie d’oreiller blanche. — Nos compliments, mon cher ! Et le docteur s’assit, au milieu des poignées de main, en disant mélancoliquement : — Ça ne me rend pas gai, allez ! — Tiens ! pourquoi ? — Quitter Paris… — Où vas-tu ? — Je vais exercer à Péronne… Ah ! la province… Et il se mit à manger d’un air lugubre. — Ah ! je conçois ; te rappelles-tu notre première année à Bicêtre, hein, docteur ? C'était le bon temps… Nous nous en sommes donné des bosses… Nous avions nos chambres au-dessus des vieux retraités de trente ans de service dans les hôpitaux, les reposants, comme on les appelle… Ils ne reposaient guère, je vous en réponds !… Nous passions la nuit à rouler des bûches dans les corridors… Lorry jouait du violon comme un sourd… Et puis, on n’était pas sévère pour les visites que nous recevions… Nous faisions du punch sur le toit, figuretoi… ça faisait passer des comètes dans les lunettes de l'Observatoire… Et le jour de la fête de Bicêtre, c'est là que nous avons été beaux ! Les garçons de Bicêtre ne voulaient pas nous laisser danser… Nous étions plus de vingt… Il y avait les officiers, qui se sont mis avec nous… Nous avons fait un train… Il paraît que ce n'est plus ça, maintenant ; on est tenu, le concierge fait des rapports, on vous demande des mœurs de demoiselle… et de ne pas ronfler la nuit ! — Tu sais bien, Barnier, cet animal de malade qui avait promis de m’assommer quand il serait sorti ? — Oui, parce que tu l'avais mis à la diète… — Je l’ai rencontré l’autre jour sur le pont des Arts. — Eh bien ? — Ah ! mon cher, je l’ai trop bien guéri : il m’a paru fort comme un Turc…