Le nouveau roi

Une reine pour le nouveau roi

Tout le monde acclame le nouveau roi mais moi, j'ai chaud. Il fait pratiquement nuit et le vent devient capricieux mais moi je transpire à grosse goûte.

Papa : tu vas bien Cali ?

Moi : euh oui papa...

Papa : on dirait que tu ne vas pas bien.

Moi : c'est la fatigue... Je crois que je vais retourner à la maison.

Papa : attends encore un peu. Le nouveau roi retourne déjà dans ses appartements. Nous allons chacun entrer à notre tour pour quelques minutes pour le saluer. Heureusement nous sommes devant donc on va vite passer.

En plus, il va falloir qu'on entre le saluer et le féliciter ? Eh Dieu, qu'est-ce que j'ai fait ?

Le roi retourne dans ses appartements et les premières personnes sont reçues et ressortent chacun deux minutes maximum plus tard. Puis vient notre tour. Puisque nous appartenons à la même famille, papa, maman, Binto et moi entrons au même moment.

Je suis gênée et le roi le remarque aussitôt. Il sourit et je ne suis pas rassurée. Il doit sûrement penser à la meilleure façon de me punir.

Papa : mon roi, fait-il en s'abaissant. Ma modeste famille et moi-même voulons vous dire que nous sommes heureux d'accueillir notre nouveau guide et père.

Papa parle mais lui, ne me lâche pas du regard. Lorsque papa finit, de parler, il acquiesce de la tête et remercie papa.

Nous nous apprêtons à sortir lorsque le roi fait signe à ses gardes de retenir papa.

Papa nous demande de nous avancer en nous rassurant qu'il nous rejoindrait plus tard.

Nous sortons mais sans vraiment être rassurés et une fois à la maison, maman ne cache plus sa peur et son angoisse.

Maman : c'est mauvais signe. Je savais que votre père ne devait pas trop en faire. C'est sûr que le roi n'a pas apprécié une chose qu'il a dite.

Binto : si c'est le cas, qu'est-ce qui va se passer maman ?

Maman : je n'ai même pas envie d'y penser. Eh Dieu, pourquoi a-t-il fallu que ceci tombe sur notre famille.

Voir ma mère aussi inquiète et angoissée me fait me sentir encore plus coupable. Qu'est-ce que j'ai fait ?

Moi : maman, je crois que ce n'est pas de la faute de papa mais la mienne.

Maman : comment ?

Moi : j'ai rencontré le nouveau roi non loin du palais en venant vous retrouvez et...

Maman : et quoi ? Tu as fait quoi Calixia, insiste-t-elle.

Moi : je lui ai mal parlé mais je te jure que je ne savais pas et puis c'est lui qui m'a provoqué.

Maman : ehhh Cali, tu nous a tués... Tu sais ce qu'on fait aux personnes qui osent affronter un roi dans ce royaume ? Au mieux, nous sommes expulser du royaume. Tu nous as tués.

Moi : je suis désolée maman, je ne voulais pas.

Maman : il faut qu'on range nos affaires. On doit partir d'ici avant que les gardes du roi ne viennent pour nous chercher.

Moi : il a le droit de faire ça ?

Maman : c'est le roi et il a le droit de tout.

Moi : mais nous sommes au 21ème siècle maman.

Maman : je crois que le fait de vivre à la capitale t'a lavé le cerveau. Vas faire tes affaires et toi aussi Binto.

Moi : je ne peux pas accepter que vous fuyiez par ma faute maman. Je vais aller le voir et lui parler.

Maman : tu veux mourir c'est ça ?

Moi : il n'aura qu'à me tuer alors mais je ne fuirai pas, dis-je en le dirigeant vers la porte.

En ouvrant la porte, je tombe sur papa. Je me dépêche de le questionner mais son attitude calme et serein m'interpelle. Je dirai même que je le trouve un peu trop joyeux pour quelqu'un qui était censé être en train de passer un mauvais moment.

Moi : papa qu'est-ce qu'il voulait ?

Maman : qu'est-ce qu'ils t'ont fait là-bas ? Est-ce qu'on doit partir ?

Papa : partir ?, s'étonne-t-il. Mais pourquoi partir ?

Maman : mais le roi n'était pas fâché ?

Papa : pas du tout... Tout au contraire.

Moi : qu'est-ce qu'il te voulait alors ?

Papa : vous ne me croirez jamais mais je crois que Dieu vient de se souvenir de notre famille.

Maman : pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ?, demande maman qui s'est calmée.

Papa : le roi veut prendre Calixia pour reine.

Moi/maman/Binto : quoi ?

Papa : comme je vous le dit... Notre fille va devenir la reine du royaume de l'Ouest.

Maman : Dieu a répondu à nos prières oh ! La joie a frappé à notre porte.

Je les entends se réjouir de la nouvelle mais moi j'ai encore du mal à comprendre ce qui se passe. Cette parole retentît en boucle dans ma tête «le roi veut prendre Calixia pour reine». Quelle Calixia ? Moi ? Reine où ?

C'est en ce moment que je prends réellement conscience de la situation dans laquelle je me trouve et mes parents qui jubilent déjà sans avoir même demandé mon avis.

Moi : c'est non !

Papa/maman : comment ?

Moi : c'est non ! Je ne l'épouserai pas.

Papa : tu blagues j'espère ?

Maman : vraiment ?

Moi : papa, maman, vous savez combien je vous aime mais il n'est pas question que j'épouse le roi. Je ne l'aime pas... En plus je ne le connais même pas.

Papa : tu veux connaître quoi sur lui ? C'est le roi.

Moi : oui mais je ne l'aime pas.

Papa : je préfère faire comme si je n'ai rien entendu. Chika (ma mère) raisonne ta fille. Le roi nous attend au palais demain.

Il s'en va dans sa chambre alors que je supplie maman du regard. Elle m'entraîne avec elle jusque dans la cuisine.

Maman : Cali pourquoi tu veux nous créer les problèmes ?

Moi : mais maman je ne l'aime pas.

Maman : parce que tu penses que j'aimais ton père quand je l'ai épousé ? J'étais bien plus jeune que toi lorsqu'on m'a annoncé que ma dot avait été payée et qu'il fallait que j'aille vivre chez mon mari. Tu penses que j'y étais préparée ? Non, je ne l'étais pas mais j'y suis quand même aller pour honorer ma famille. Aujourd'hui c'est à toi d'honorer ta famille et sache que tu as beaucoup de chance. Toutes les filles de ton âge rêveraient d'être à ta place. C'est le roi Calixia.

Moi : ça pourrait même être le pape que ce serait non maman.

Maman : tu vois comment tu es ? Tu ne veux pas élever ta famille ? Tu ne veux mas que le nom Keya soit aussi citer dans le carnet du royaume ? Tu ne veux pas que nos vies changent ?

Moi : maman, je suis partie d'ici pour poursuivre mes études afin d'obtenir des diplômes et des connaissances qui pourront me permettre de développer une activité qui me rapportera assez pour prendre soin de vous et je suis sur la bonne voie.

Maman : mais ça, ça te prendra combien de temps ? De plus tu peux bien être reine et poursuivre tes études et avec l'argent que le roi te donnera tu pourrais ouvrir des boutiques voir plus.

Moi : je suis désolée maman mais je ne peux pas. En plus j'ai déjà un petit ami qui m'aime beaucoup et que j'aime.

Maman : tsuip ! Tu es trop têtue. Fais comme tu veux, dit elle en se levant. Dans tous les cas, la nuit porte conseil.

Elle retourne dans la maison alors que moi je reste plantée là en essayant toujours de comprendre ce qui m'arrive.

La seule façon que cet imbécile de roi à trouvé pour me punir, c'est de faire de moi sa femme ? I Il est fou s'il pense que je vais me laisser faire.

Non mais à quel siècle vivons-nous ? Si seulement je l'aimais, ça se serait compris mais je ne l'aime pas du tout et le peu que j'ai ou voir de lui cet après-midi ne m'a pas plû du tout. Le pire c'est que j'ai l'impression que ma famille veut me vendre.

Je ne vais pas me laisser faire.

(...)

Miléna : c'est une blague ou quoi ?

Moi : c'est comme je te dis là.

Miléna : comment tes parents peuvent t'imposer une chose pareille ? Non mais à quel siècle vivons-nous ?

Moi : qu'ils fassent comme ils veulent mais moi je n'épouserai pas cet homme.

Miléna : tu en as parlé à l'autre pauvrard ?

Moi : Miléna il s'appelle Djito...

Miléna : c'est comme tu veux mais est-ce qu'il est au courant ?

Moi : pas pour le moment.

Miléna : c'est vrai qu'il ne fait pas le poids face à un roi, dit-elle pour me taquiner.

Moi : ce n'est pas drôle !

Miléna : excuse-moi ! Que vas tu donc faire ?

Moi : on a rendez-vous chez le roi tout à l'heure, je vais y aller pour faire plaisir à mes parents mais une fois de retour à la maison, je prends mes affaires et m'en vais.

Miléna : pourquoi ne pas prendre tes affaires maintenant une fois et partir ?

Moi : je ne suis quand même pas une fugitive. Je veux faire les choses bien.

Miléna : tu ne m'écoutes jamais toi... Je ne voulais pas que tu partes là-bas mais tu as fait la têtue et voilà ce qui t'est arrivé. Voilà que là, tu fais encore ta têtue.

Moi : je gère mais si d'ici le soir, je ne t'ai pas fait signe sache qu'il s'est passé quelque chose de grave.

Miléna : tiens-moi informé de toutes les façons. Sois prudente.

Je raccroche et m'habille. Je viens de me réveiller et j'ai trouvé plusieurs appels en absence de Miléna et Djito. Je ne leur ai mas fait signe soir car il se faisait tard quand nous sommes rentrés en plus il y a eu cette nouvelle qui a bouleversé ma soirée.

Je retrouve Binto dans la cour. Il est assis près du manguier et manipule son téléphone.

Moi : salut !

Binto : salut !

Moi : qu'est-ce que tu fais ?

Binto : rien d'intéressant.

Moi : les parents sont où ?

Binto : maman est au marché, papa lui, est sorti tôt ce matin.

Moi : ok...

Un lourd silence s'installe entre nous et je décide de le briser.

Moi : tu penses aussi que je suis égoïste de ne pas vouloir épouser le roi ?

Binto : je ne te trouve pas égoïste mais capricieuse.

Moi : comment ?

Binto : juste comme ça.

Moi : donc tu penses que je devrais accepter ?

Binto : lorsque tu es parti il y a trois ans, papa et maman t'ont remis tous leurs économies. Du coup, il n'y avait plus d'argent pour que moi je puisse aller à l'école. Ils ont dû travailler dur et s'endetter pour que je retourne enfin à l'école et pour qu'on ne meurt pas de faim. Alors si j'avais une occasion de les remercier et de les rendre heureux, je n'hésiterai pas une seule seconde.

Il se lève et s'en va alors que je reste là un long moment à cogiter... Suis-je méchante ou égoïste ou encore capricieuse comme le dit Binto ?

Est-ce mauvais de vouloir faire ses propres choix ?

Je suis consciente de tous les sacrifices qu'ont fait nos parents mais de là à aller à l'encontre de mon coeur et de la raison pour leur faire plaisir ? Je sais qu'un jour, je rendrai mes parents heureux mais je suis également sûre d'une chose, ce ne sera pas de cette façon. Comment puis-je rendre quelqu'un heureux quand moi-même je ne le suis pas ?

Je me lève et retourne dans ma chambre faire mon sac.

C'est décidé, lorsqu'on revient du palais, je retourne à la capitale.

(...)

Nous nous avançons dans le palais et il y a du monde pas autant qu'hier mais assez comme si on célébrait quelque chose.

Lorsque nous entrons, tous les regards sont braqués sur nous et ça me met un peu mal à l'aise pour tout dire.

Nous nous avançons vers le roi qui se lève pour nous accueillir le sourire aux lèvres.

Papa et maman sont tout heureux tandis-que que moi, j'ai l'impression que quelque chose d'étrange se prépare.

Je regarde le roi, et il me regarde à son tour avec ce regard que je ne saurai décrire. Il ne m'inspire pas du tout confiance.

Il dit quelque chose dans l'oreille de son assistant et celui-ci hoche la tête et fais signe à papa qui le suit. Les deux s'en vont je ne sais où.

Maman, Binto et moi allons nous asseoir avec l'assistance. La situation est vraiment très gênante parce que tous les regards sont toujours braqués sur nous ou plutôt sur moi.

Quelques instants plus tard, des gardes ressortent du palais avec des provisions de toutes sorte. Sacs de riz, huiles végétales, sel, poulets, chèvres, vins et j'en passe.

Les gens commencent à chanter alors que la nuit tombe déjà.

Papa fait signe à maman qui le prend pas la main et me conduit à l'intérieur du palais.

Moi : qu'est-ce qui se passe maman ? Nous n'étions pas censés durer ici et voilà qu'à présent il fait nuit.

Maman : reste tranquille !

Moi : non maman, pas tant que vous ne m'aurez pas expliqué ce qui se passe ici.

Maman : c'est ta dot.

Moi : quoi ?

Maman : tu as bien compris Cali et pas de scandale s'il te plaît.

Moi : maman j'ai dit que je ne veux pas de ce mariage.

Maman : mais tu n'as pas le choix et nous non plus. Lorsque le roi porte son regard sur une femme eh bien, qu'elle le veuille ou pas, elle est désormais à lui.

Moi : c'est hors de question.

Je veux prendre la fuite mais je suis retenue par des gardes masqués. L'on me conduit dans une salle et m'enferme à l'intérieur.

Je suis dépassée... J'ai l'impression de vivre un cauchemar.