Chapitre 5

3142 Words
Je n’irais pas, croyez-le bien, si je n’étais tout à fait tranquille sur mon cher enfant. » Elle alla frapper à la porte de son mari, et Anna l’entendit dire d’un ton joyeux : « Je vais avec vous, Charles, car je ne suis pas plus nécessaire que vous ici. Si je m’enfermais toujours avec l’enfant, je n’aurais aucune influence sur lui. Anna restera : elle se charge d’en prendre soin. Elle me l’a proposé elle-même. Ainsi, je vais avec vous, ce qui sera beaucoup mieux, car je n’ai pas dîné à Great-House depuis mardi. – Anna est bien bonne, répondit son mari, je suis fort content que vous y alliez. Mais n’est-il pas bien dur de la laisser seule à la maison pour garder notre enfant malade ? » Anna put alors plaider sa propre cause ; elle le fit de manière à ne lui laisser aucun scrupule. Charles tâcha d’obtenir, mais en vain, qu’elle vînt les rejoindre le soir. Bientôt elle eut le plaisir de les voir partir contents, quelque peu motivé que fût leur bonheur. Quant à elle, elle éprouvait autant de contentement qu’il lui était donné d’en avoir jamais. Elle se savait indispensable à l’enfant, et que lui importait que Frédéric Wenvorth se rendît agréable aux autres, à une demi-lieue de là ? Elle se demandait s’il envisageait cette rencontre avec indifférence, ou avec déplaisir. S’il avait désiré la revoir, il n’aurait pas attendu jusque-là, puisque les événements lui avaient donné l’indépendance qui lui manquait d’abord. Charles et Marie revinrent ravis de leur nouvelle connaissance et de leur soirée. On avait causé, chanté, fait de la musique. Le capitaine avait des manières charmantes ; ni timidité, ni réserve ; il semblait être une ancienne connaissance. Il devait, le lendemain, chasser avec Charles, et déjeuner avec lui à Great-House. Il s’était informé d’Anna comme d’une personne qu’il aurait très peu connue, voulant peut-être, comme elle, échapper à une présentation quand ils se rencontreraient. Anna et Marie étaient encore à table le lendemain matin, quand Charles vint pour chercher ses chiens. Ses sœurs le suivaient avec Wenvorth, qui avait voulu saluer Marie. Celle-ci fut très flattée de cette attention et enchantée de le recevoir, tandis qu’Anna était agitée par mille sentiments dont le plus consolant était qu’il ne resterait pas longtemps. Son regard rencontra celui du capitaine ; il fit de la tête un léger salut, puis il parla à Marie, dit quelques mots aux misses Musgrove ; un moment la chambre sembla animée et remplie ; puis Charles vint à la fenêtre dire que tout était prêt. Anna resta seule, achevant de déjeuner comme elle put. « C’est fini, se répétait-elle avec une joie nerveuse. Le plus difficile est fait. » Elle l’avait vu ! Ils s’étaient trouvés encore une fois dans la même chambre ! Bientôt, cependant, elle se raisonna, et s’efforça d’être moins émue. Presque huit années s’étaient écoulées depuis que tout était rompu. Combien il était absurde de ressentir encore une agitation que le temps aurait dû effacer ! Que de changements huit ans pouvaient apporter ! tous résumés en un mot : l’oubli du passé ! C’était presque le tiers de sa propre vie. Hélas, il fallait bien le reconnaître, pour des sentiments emprisonnés, ce temps n’est rien. Comment devait-elle interpréter les sentiments de Wenvorth ? Désirait-il l’éviter ? Un moment après, elle se haïssait pour cette folle question. Malgré toute sa sagesse, elle s’en faisait une autre, que Marie vint résoudre, en lui disant brusquement : « Le capitaine, qui a été si attentif pour moi, n’a pas été très galant à votre égard, Anna. Henriette lui a demandé ce qu’il pensait de vous, et il a répondu qu’il ne vous aurait pas reconnue, que vous étiez changée. » En général, Marie manquait d’égards pour sa sœur, mais cette fois elle ne soupçonna pas quelle blessure elle lui faisait. « Changée à ne pas me reconnaître !… » Elle se soumit en silence, mais profondément humiliée. C’était donc vrai ! et elle ne pouvait pas lui rendre la pareille, car lui n’avait pas vieilli. Les années qui avaient détruit la beauté de la jeune fille avaient donné à Wenvorth un regard plus brillant, un air plus mâle, plus ouvert, et n’avaient nullement diminué ses avantages physiques. C’était toujours le même Frédéric Wenvorth ! « Si changée qu’il ne l’aurait pas reconnue ! » Ces mots ne pouvaient sortir de son esprit. Mais bientôt elle fut bien aise de les avoir entendus : ils étaient faits pour la refroidir et calmer son agitation. Frédéric ne pensait pas qu’on répéterait ses paroles ; il l’avait trouvée tristement changée et avait dit son impression. Il ne pardonnait pas à Anna Elliot ; elle l’avait rejeté, abandonné, elle avait montré une faiblesse de caractère, que la nature confiante, décidée, du jeune homme ne supportait pas. Elle l’avait sacrifié pour satisfaire d’autres personnes. C’était de la timidité et de la faiblesse. Il avait eu pour elle un profond attachement et n’avait jamais vu depuis une femme qui l’égalât ; mais il n’entrait maintenant qu’un sentiment de curiosité dans le désir de la revoir. Elle avait perdu pour toujours son pouvoir. Maintenant il était riche et désirait se marier. Il était prêt à donner son cœur à toute jeune fille aimable qui se présenterait à lui, excepté Anna Elliot. Il disait à sa sœur : « Je demande une jeune fille entre quinze et trente ans ; un peu de beauté, quelques sourires, quelques flatteries pour les marins, et je suis un homme perdu. N’est-ce pas assez pour rendre aimable un homme qui n’a pas eu la société des femmes ? » Il disait cela pour être contredit. Son œil fier et brillant disait qu’il se savait séduisant, et il ne pensait guère à Anna en désignant ainsi la femme qu’il voudrait rencontrer : « Un esprit fort, uni à une grande douceur. » dater de ce jour, le capitaine et Anna se trouvèrent souvent ensemble. Ils dînèrent chez M. Musgrove, car la santé de l’enfant ne pouvait pas servir plus longtemps de prétexte à sa tante. Le passé devait sans doute se présenter souvent à leur mémoire. Dès le premier soir la profession du capitaine l’amena à dire : « En telle année… avant d’embarquer…, » etc. Sa voix ne tremblait pas, mais Anna était sûre qu’elle était associée à son passé. Autrefois, ils étaient tout l’un pour l’autre : maintenant plus rien. Ils ne se parlaient pas, eux qui autrefois, au milieu de la plus nombreuse réunion, eussent trouvé impossible de ne pas se parler ! Jamais, à l’exception de l’amiral et de sa femme, on n’eût trouvé deux cœurs aussi unis qu’ils l’étaient autrefois. Maintenant ils étaient moins que des étrangers l’un pour l’autre. Quand Frédéric parlait, c’était pour elle, la même voix, le même esprit. Ceux qui l’entouraient, étant très ignorants des choses de la marine, lui faisaient mille questions. Les misses Musgrove étaient tout oreilles lorsqu’il décrivait la vie à bord, les repas, les occupations de chaque heure ; et leur surprise, en apprenant les arrangements et l’installation d’un navire, faisait surgir quelque plaisante réponse, qui rappelait à Anna le temps où elle était elle-même ignorante de ces choses. Elle aussi avait été plaisantée pour avoir cru qu’on vivait à bord sans provisions, sans cuisinier ni domestiques, et qu’on n’avait ni cuillers ni fourchettes. Un soupir de Mme Musgrove l’éveilla de sa rêverie : « Ah ! mademoiselle, lui dit-elle tout bas, si le ciel m’avait conservé mon pauvre fils, il serait un autre homme, aujourd’hui ! » Anna réprima un sourire, et écouta patiemment Mme Musgrove, qui continua à soulager son cœur. Quand elle put donner son attention à ce qui se faisait autour d’elle, elle vit que les misses Musgrove avaient apporté la liste navale pour y chercher les noms des navires que le capitaine avait commandés. « Votre premier navire était l’Aspic. – Vous ne le trouverez pas ici. Il a été usé et démoli ; j’ai été son dernier capitaine, alors qu’il était presque hors de service. Je fus envoyé avec lui aux Indes orientales. L’Amirauté s’amuse à envoyer de temps en temps quelques centaines d’hommes en mer dans un navire hors de service, mais comme elle en a beaucoup à surveiller, parmi les mille navires qui peuvent sombrer, il s’en trouve quelquefois un qui est encore bon. – Bah ! s’écria l’amiral. Quelles sornettes débitent ces jeunes gens ! On ne vit jamais un meilleur sloop que l’Aspic dans son temps. Vous n’auriez pas trouvé son égal, à ce vieux sloop ! Frédéric a été un heureux garçon de l’avoir ! Il fut demandé par vingt personnes qui le méritaient mieux que lui. Heureux garçon, de réussir si vite avec si peu de protection ! – Je compris mon bonheur, amiral, je vous assure, répondit Wenvorth avec un grand sérieux. J’étais aussi content que vous pouvez le désirer. J’avais, dans ce temps-là, un grand motif pour m’embarquer. J’avais besoin de faire quelque chose. – Vous avez raison. Qu’est-ce qu’un jeune homme comme vous pouvait faire à terre pendant six grands mois ? Si un homme n’est pas marié, il faut qu’il retourne bien vite en mer. – Capitaine Wenvorth, dit Louisa, vous avez dû être bien vexé, en montant sur l’Aspic, de voir quel vieux navire on vous avait donné ? – Je savais d’avance ce qu’il était, dit-il en riant. Je n’avais pas plus de découvertes à faire que vous n’en auriez pour une vieille pelisse prêtée à vos connaissances, de temps immémorial, et qui vous serait enfin prêtée à vous-même un jour de pluie. Ah ! c’était mon cher vieil Aspic. Il faisait ce que je voulais. Je savais que nous coulerions à fond ensemble, ou qu’il ferait ma fortune. Je n’ai jamais eu avec lui deux jours de mauvais temps, et après avoir pris bon nombre de corsaires, j’eus le bonheur d’accoster, l’été suivant, la frégate française que je cherchais ; je la remorquai à Plymouth. Par une autre bonne chance, nous n’étions pas depuis six heures dans le Sund, qu’un vent s’éleva qui aurait achevé notre pauvre Aspic. Il dura quatre jours et quatre nuits. Vingt-quatre heures plus tard, il ne serait resté du vaillant capitaine Wenvorth qu’un paragraphe dans les journaux, et, son navire n’étant qu’un sloop, personne n’y aurait fait attention. » Anna frémit intérieurement, mais les misses Musgrove purent exprimer librement leur pitié et leur horreur. « C’est alors, sans doute, dit Mme Musgrove à voix basse, qu’il prit le commandement de la Laconia et prit à bord notre pauvre cher fils ? Charles, demandez au capitaine où il prit votre frère ; je l’oublie toujours. – Ce fut à Gibraltar, ma mère. d**k y était resté malade avec une recommandation de son premier capitaine pour le capitaine Wenvorth. – Oh ! dites-lui qu’il ne craigne pas de nommer le pauvre d**k devant moi, car ce sera plutôt un plaisir d’entendre parler de lui par un si bon ami. » Charles, sans doute moins tranquille sur les conséquences, répondit par un signe de tête et s’éloigna. Les jeunes filles se mirent à chercher la Laconia, et le capitaine se donna le plaisir de la trouver lui-même, ajoutant que c’était un de ses meilleurs amis. « Ah ! c’étaient de bons jours, quand je commandais la Laconia. J’ai gagné bien de l’argent avec elle ! Mon ami et moi, nous fîmes une si belle croisière aux Indes occidentales ! Pauvre Harville ! Vous savez, ma sœur, qu’il avait encore plus besoin d’argent que moi. Il était marié, l’excellent garçon ! Je n’oublierai jamais combien il fut heureux à cause de sa femme. J’aurais voulu qu’il fût là l’été suivant, quand j’eus le même bonheur dans la Méditerranée. – Ce fut un beau jour pour nous, que celui où vous fûtes nommé capitaine de ce navire, dit Mme Musgrove. Nous n’oublierons jamais ce que vous avez fait. » L’émotion lui coupait la voix, et Wenvorth, qui n’entendait qu’à demi, et ne songeait nullement à d**k, attendait la suite avec surprise. « Maman pense à mon frère Richard, » dit Louisa à voix basse. – Pauvre cher enfant ! continua Mme Musgrove. Il était devenu si rangé, si bon sous vos ordres, et nous écrivait de si bonnes lettres ! Ah ! plût à Dieu qu’il ne vous eût jamais quitté ! » En entendant cela, une expression fugitive traversa la figure de Wenvorth : un pli de sa bouche et un certain regard convainquirent Anna qu’il n’était pas de l’avis de Mme Musgrove, et qu’il avait eu probablement quelque peine à se débarrasser de d**k ; mais ce fut si rapide qu’elle seule s’en aperçut. Un instant après, il était sérieux et maître de lui ; il vint s’asseoir à côté de Mme Musgrove, et causa de son fils avec une grâce naturelle qui témoignait de sa sympathie pour tout sentiment vrai. Anna était assise à l’autre coin du divan, séparée de lui par la vaste corpulence de Mme Musgrove, plus faite pour représenter la bonne humeur et la bonne chère, que la tendresse et le sentiment, et tandis qu’Anna s’abritait derrière elle pour cacher son agitation, la façon dont le capitaine écoutait les doléances de Mme Musgrove et ses larges soupirs n’était pas sans mérite. Le chagrin n’est pas nécessairement en rapport avec la constitution. Une grosse personne a aussi bien le droit d’être affligée profondément que la plus gracieuse femme. Néanmoins, il y a des contrastes que la raison admet, mais qui froissent le goût et attirent le ridicule. L’amiral, après avoir fait quelques tours dans la chambre, les mains derrière le dos, s’approcha de Wenvorth, et, tout à ses propres pensées, il lui dit, sans s’occuper s’il l’interrompait : « Si vous aviez été une semaine plus tard à Lisbonne, Frédéric, vous auriez eu à bord lady Marie Grierson et ses filles. – Je suis heureux alors de n’avoir pas été là. » L’amiral le plaisanta sur son manque de galanterie : il se défendit, tout en déclarant qu’il n’admettrait jamais une femme à son bord, si ce n’est pour un bal, ou en visite. « Ce n’est point faute de galanterie, dit-il, mais par l’impossibilité d’avoir dans un navire le confortable nécessaire aux femmes, et auquel elles ont droit. Je ne puis souffrir d’avoir une femme à bord, et aucun navire commandé par moi n’en recevra jamais. » Sa sœur s’écria : « Ah ! Frédéric ! est-ce vous qui dites cela ? Quel raffinement inutile ! Les femmes sont aussi bien à bord que dans la meilleure maison d’Angleterre. Je ne sais de supérieur aux arrangements d’un navire. Je déclare que je n’ai pas plus de confortable à Kellynch que dans les cinq navires que j’ai habités. – Il n’est pas question de cela, dit Frédéric ; vous étiez avec votre mari, et la seule femme à bord. – Mais vous avez bien pris, de Portsmouth à Plymouth, Mme Harville, sa sœur, sa cousine et trois enfants ! Où était donc alors votre superfine et extraordinaire galanterie ? – Absorbée dans mon amitié, Sophie ; je voulais être utile à la femme d’un collègue, et j’aurais transporté au bout du monde tout ce que Harville aurait voulu. Mais croyez bien que je regardais cela comme une chose fâcheuse. – Mon cher Frédéric, ce que vous dites ne signifie rien. Que deviendrions-nous, nous autres pauvres femmes de marins, si les autres pensaient comme vous ? – Cela ne m’empêcha pas, comme vous voyez, de conduire Mme Harville et sa famille à Plymouth. – Mais je n’aime pas à vous entendre parler comme un beau gentilhomme s’adressant à de belles ladies : nous n’avons pas la prétention d’être toujours sur l’eau douce. – Ah ! ma chère, dit l’amiral, quand il aura une femme, il parlera autrement. Si nous avons le bonheur d’avoir une autre guerre, il fera comme nous, et sera reconnaissant qu’on lui amène sa femme. – Je me tais, dit Wenvorth, puisque les gens mariés m’attaquent, Ah ! je penserai autrement quand je serai marié ! Eh bien ! non. On me répond si : je n’ai plus rien à dire. » Il se leva, et s’éloigna. « Vous avez dû voyager beaucoup ? dit Mme Musgrove à Mme Croft. – Oui, madame. Pendant les quinze premières années de mon mariage, j’ai traversé quatre fois l’Atlantique, j’ai été aux Indes orientales, sans compter différents endroits voisins de l’Angleterre : Cork, Lisbonne, Gibraltar. Mais je n’ai jamais été au delà des tropiques ni dans les Indes occidentales, car je n’appelle pas de ce nom Bermude ou Bahama. » Mme Musgrove, qui ne connaissait pas un seul de ces noms, n’eut rien à répondre. « Je vous assure, madame, dit Mme Croft, que rien ne surpasse les commodités d’un navire de guerre ; j’entends celui d’un rang supérieur. Le plus heureux temps de ma vie a été à bord. J’étais avec mon mari, et, grâce à Dieu, j’ai toujours eu une excellente santé ; aucun climat ne m’est mauvais. Je n’ai jamais connu le mal de mer. La seule fois que j’ai souffert fut l’hiver que je passai seule à Deal, quand l’amiral était dans les mers du Nord. N’ayant pas de nouvelles, je vivais dans de continuelles craintes et je ne savais que faire de mon temps. – Oui, répondit Mme Musgrove, rien n’est si triste qu’une séparation. Je le sais par moi-même. Quand M. Musgrove va aux assises, je ne suis tranquille que quand il est revenu. » On dansa pour terminer la soirée. Anne offrit ses services, et fut heureuse de passer inaperçue. Ce fut une joyeuse soirée. Le capitaine avait le plus d’entrain de tous. Il était l’objet des attentions et des déférences de tout le monde. Louise et Henriette semblaient si occupées de lui que, sans leur amitié réciproque, on eût pu les croire rivales. Quoi d’étonnant s’il était un peu gâté par de telles flatteries ? Telles étaient les pensées d’Anna, tandis que ses doigts couraient machinalement sur le piano. Pendant un moment, elle sentit qu’il la regardait, qu’il observait ses traits altérés, cherchant peut-être à y retrouver ce qui l’avait charmé autrefois. Il demanda quelque chose ; elle entendit qu’on répondait : « Oh non ! elle ne danse plus ; elle préfère jouer, et elle n’est jamais fatiguée. » Elle avait quitté le piano ; il prit sa place, essayant de noter un air dont il voulait donner une idée aux misses Musgrove. Elle s’approcha par hasard ; alors il se leva et avec une politesse étudiée : « Je vous demande pardon, mademoiselle, c’est votre place ; » et malgré le refus d’Anna il se retira. Elle en avait assez ! Cette froide et cérémonieuse politesse était plus qu’elle n’en pouvait supporter.
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