Chapitre 9

3181 Words
Anna passa à Great-House les deux dernières journées de son séjour à Uppercross. Sa société et ses conseils furent d’un grand secours aux Musgrove, dans la situation d’esprit où ils se trouvaient. Ils eurent des nouvelles de Lyme le lendemain, et Charles arriva quelques heures après pour donner plus de détails. Louisa n’était pas plus mal ; on ne pouvait pas espérer une guérison rapide, mais l’accident n’aurait pas de suites fâcheuses. Il ne pouvait tarir sur les louanges de Harville et de sa femme. Celle-ci avait décidé Charles et Marie à aller coucher à l’hôtel. Marie avait eu une crise nerveuse le matin, puis elle avait été se promener avec Benwick. Son mari espérait que cela lui ferait du bien. Charles revint encore le lendemain donner de meilleures nouvelles : la malade avait de plus longs intervalles de lucidité. Le capitaine Wenvorth paraissait installé à Lyme. Le jour suivant, quand Anna se prépara à partir, ce fut un chagrin général. Il semblait qu’on ne pût rien faire sans elle. Alors elle leur suggéra l’idée d’aller tous s’installer à Lyme jusqu’à ce que Louisa pût être transportée. On viendrait ainsi en aide à Mme Harville, en prenant ses enfants. Ce projet fut accepté avec empressement. Anna les aida à faire leurs préparatifs, et, les ayant vus partir, elle resta seule pour mettre tout en ordre. Quel contraste dans ces deux maisons si animées quelques jours auparavant ! Excepté les enfants de sa sœur, elle était seule à Uppercross. Mais si Louisa guérissait, le bonheur reparaîtrait ici plus grand qu’avant. Quelques mois encore, et ces chambres, maintenant si désertes, seraient remplies de la joie et de la gaîté de l’amour heureux, si inconnu à Anna Elliot ! Une heure entière de réflexions semblables par un sombre jour de novembre, avec une petite pluie serrée qui empêchait de rien distinguer au dehors, c’en était assez pour que la voiture de lady Russel fût accueillie avec joie. Et cependant, en quittant Mansion-House, en jetant un regard d’adieu au cottage, avec sa triste véranda ruisselant de pluie ; en regardant à travers les vitres les humbles maisons du village, Anna ne put se défendre d’un sentiment de tristesse. Uppercross lui était cher. Il lui rappelait bien des peines, maintenant adoucies ; quelques essais d’amitié et de réconciliation, auxquels elle ne devait plus songer ; de tout cela il ne lui restait rien que le souvenir ! Elle n’était pas rentrée à Kellynch depuis le mois de septembre. Ce fut cette fois dans l’élégante et moderne habitation de son amie qu’elle descendit, y apportant une mêlée d’inquiétude, car lady Russel connaissait les visites de Wenvorth à Uppercross. Elle trouva Anna rajeunie, et lui fit compliment de sa bonne mine. Anna se réjouit de ces louanges, car, en les ajoutant à la silencieuse admiration d’Elliot, elle put espérer qu’un second printemps de jeunesse et de beauté lui était donné. Elle s’aperçut d’un changement dans son propre esprit en causant avec lady Russel. Quand elle était arrivée à Kellynch, elle n’avait pas trouvé d’abord la sympathie qu’elle espérait. Mais peu à peu ses préoccupations changèrent d’objet. Elle oublia son père, sa sœur et Bath et quand, revenue à Kellynch, lady Russel lui en parla, exprimant sa satisfaction de les savoir bien installés à Camben-Place, elle eût été confuse qu’on sût qu’elle ne pensait qu’à Lyme et à Louisa, et à toutes ses connaissances là-bas. L’amitié des Harville et du capitaine Benwick la touchait bien plus que la maison de son père, ou l’intimité de sa sœur avec Mme Clay. Mais elle était forcée de paraître s’intéresser autant que lady Russel à ce qui la touchait pourtant de plus près que toute autre. Il y eut d’abord un peu de gêne dans leur conversation. Wenvorth ne pouvait manquer d’être nommé, en parlant de l’accident arrivé à Lyme : Anna n’osait regarder lady Russel en prononçant le nom de Wenvorth. Elle s’avisa d’un expédient : elle raconta brièvement l’attachement de Wenvorth et de Louisa l’un pour l’autre. Une fois cela fait, elle n’éprouva plus d’embarras. Lady Russel se contenta d’écouter tranquillement, et de leur souhaiter tout le bonheur possible, mais elle éprouva un plaisir amer en voyant l’homme qui, huit ans auparavant, avait paru apprécier Anna Elliot, se contenter de Louisa Musgrove. Les premiers jours n’eurent d’autre diversion que quelques bonnes nouvelles de Lyme sur la santé de Louisa. Anna ne sut jamais comment elles lui parvinrent. Lady Russel ne voulut pas remettre davantage ses visites de politesse. Elle dit à Anna d’un ton décidé : « Je dois aller voir M. et Mme Croft. Aurez-vous le courage de m’accompagner dans cette maison ? C’est une épreuve pour nous deux. – C’est vous qui en souffrirez le plus probablement ; vous n’avez pas encore pris votre parti de ce changement. En restant dans le voisinage, je m’y suis accoutumée. » Elle aurait pu ajouter qu’elle avait une haute opinion des Croft, et trouvait son père heureux d’avoir de tels locataires. Elle sentait que la paroisse avait un bon exemple, et les pauvres, aide et secours. Elle ne pouvait s’empêcher de reconnaître que Kellynch était en de meilleures mains qu’auparavant. Cette conviction était certainement pénible et mortifiante, mais elle lui épargnait la souffrance que devait éprouver lady Russel en retournant dans cette maison. Elle ne songeait point à se dire : « Ces chambres devraient être habitées par nous. Oh ! combien elles sont déchues de leur destination ! Une ancienne famille obligée de céder la place à des étrangers ! » Non, excepté en pensant à sa mère, qui avait demeuré là, elle n’avait aucun soupir de regret. Mme Croft semblait l’avoir prise en grande amitié, et, dans cette visite, elle eut des attentions particulières. On causa surtout du triste accident arrivé à Lyme… Wenvorth avait apporté des nouvelles ; il s’était particulièrement informé de miss Elliot, et exprimait l’espoir que tout ce qu’elle avait fait ne l’avait pas trop fatiguée. Cela fit un vif plaisir à Anna. Quant au triste accident, deux dames si sensées ne pouvaient avoir qu’une même opinion. C’était pour elles la conséquence de beaucoup d’étourderie et d’imprudence. Les suites en seraient très graves, et il était terrible de penser à la longue convalescence encore douteuse de miss Musgrove, exposée à se ressentir longtemps de cet ébranlement. L’amiral résuma tout, en disant : « Voilà une triste affaire ; c’est là, pour un jeune homme, une nouvelle manière de faire sa cour. Briser la tête de sa fiancée, puis mettre un emplâtre dessus. N’est-ce pas, miss Elliot ? » Les manières de l’amiral n’étaient pas complètement du goût de lady Russel, mais elles ravissaient Anna. Cette bonté de cœur et cette simplicité de caractère étaient pour elle irrésistibles. « C’est vraiment très ennuyeux pour vous de nous voir ici, dit-il tout à coup, sortant d’une rêverie. Je n’y avais pas encore pensé. Ne faites pas de cérémonies, montez et visitez toute la maison, si bon vous semble. – Une autre fois, monsieur ; je vous remercie ; pas à présent. – Eh bien, quand vous voudrez. Vous verrez vos ombrelles accrochées à cette porte. N’est-ce pas un bon endroit ? Non, sans doute, car vous mettiez les vôtres dans la chambre du sommelier. Chacun a ses habitudes et ses idées. Nous avons fait très peu de changements, continua-t-il après une pause. » Celui de la porte de la buanderie a été une grande amélioration. On se demande comment vous avez pu supporter si longtemps la façon dont elle s’ouvrait ? Vous direz à Sir Walter ce que nous avons fait ; M. Shepherd pense que la maison n’a jamais eu de meilleur changement. » Nous pouvons nous rendre cette justice : tout ce que nous avons fait a été pour le mieux. C’est ma femme qui en a le mérite. J’ai fait moi-même peu de chose, si ce n’est d’enlever les grandes glaces de mon cabinet de toilette, qui était celui de votre père : un homme excellent, et un véritable gentleman ; mais il me semble, miss Elliot, qu’il est bien tiré à quatre épingles pour son âge. Que de glaces, mon Dieu ! il n’y a pas moyen de s’échapper à soi-même. Je suis très commodément maintenant avec mon petit miroir dans un coin, et une autre grande chose dont je n’approche jamais. » Anna, amusée en dépit d’elle-même, ne savait que répondre, et l’amiral, craignant d’avoir été impoli, ajouta : « La première fois que vous écrirez à votre bon père, miss Elliot, faites-lui mes compliments ; dites-lui que tout ici est à notre goût, et que nous n’y trouvons aucun défaut. Il faut avouer que la cheminée de la salle à manger fume un peu, mais seulement quand le vent est grand et vient du nord, ce qui n’arrive pas trois fois par hiver, et sachez bien que nous n’avons pas encore trouvé de maison aussi agréable que celle-ci, dites-le-lui, il sera content. » Les Croft, en rendant à lady Russel sa visite, annoncèrent qu’ils allaient voir des parents dans le Nord. Ainsi disparut tout danger de rencontrer le capitaine Wenvorth à Kellynch. Anna sourit en pensant combien elle s’était tourmentée à ce sujet. Charles et Marie furent les premiers à retourner à Uppercross. Ils ne tardèrent pas à revenir à Lodge. On sut par eux que Louisa commençait à se lever, mais elle était encore très faible, très impressionnable, et il était impossible de dire quand elle pourrait voyager. Marie avait eu des ennuis, mais son long séjour prouvait qu’elle avait eu plus de plaisir que de peine. Charles Hayter était venu plus souvent, il est vrai, qu’elle n’aurait voulu ; puis, chez les Harville, il n’y avait qu’un domestique pour servir à table, et au commencement on n’avait pas donné à Marie la première place. Mais on lui avait fait de si gracieuses excuses, quand on avait su de qui elle était fille, et l’on avait été si prévenant ensuite ; on lui avait prêté des livres, et l’on avait fait si souvent de jolies promenades, que la balance était en faveur de Lyme. Tout cela, joint à la conviction d’être très utile, lui avait fait passer une agréable quinzaine. Anna s’informa de Benwick. La figure de Marie se rembrunit aussitôt. Charles se mit à rire : « Oh ! Benwick va très bien, dit Marie ; mais c’est un drôle de garçon. Il ne sait ce qu’il veut. Nous lui avons demandé de venir passer quelques jours chez nous ; Charles devait l’emmener à la chasse. Il paraissait très content, quand, mardi soir, il donna une singulière excuse : Il ne chassait jamais ; on ne l’avait pas compris : il avait promis ceci, puis cela, etc. ; enfin il ne venait pas. Il a sans doute craint de s’ennuyer, mais en vérité j’aurais cru que nous étions assez gais au cottage pour le cœur brisé du capitaine Benwick. » Charles dit en riant : « Mais, Marie, vous savez bien ce qu’il en est. » Voici votre œuvre, dit-il à Anna. Il s’imaginait vous trouver ici ; quand il a su que vous étiez à une lieue de nous, il n’a pas eu le courage de venir. Voilà la vérité ; parole d’honneur. » Marie laissa tomber la conversation, soit qu’elle ne jugeât pas Benwick digne de prétendre à une miss Elliot, soit qu’elle ne reconnût pas à Anna le pouvoir de rendre Uppercross plus attrayant. Je laisse ce point à décider au lecteur. Le bon vouloir d’Anna cependant n’en fut point diminué. Elle dit qu’on la flattait trop, et continua à questionner. « Oh ! il parle de vous dans des termes… » Marie l’interrompit : « Je vous assure, Charles, que je ne l’ai pas entendu nommer Anna deux fois. – Je n’en sais rien, mais il vous admire beaucoup. Sa tête est remplie des lectures que vous lui avez recommandées, et il désire en causer avec vous. Il a découvert… oh ! je ne puis me rappeler quoi, quelque chose de très beau. Il expliquait cela à Henriette, et, parlant de vous, il prononçait les mots : élégance, douceur, beauté. Oh ! je l’ai entendu, Marie ; vous étiez dans l’autre chambre : il ne pouvait tarir sur les perfections de miss Elliot. – Il faut convenir, dit Marie avec vivacité, que, s’il a dit cela, ce n’est pas à sa louange : sa femme est morte en juin dernier. Un cœur pareil n’est pas désirable ; n’est-ce pas, lady Russel ? – Et je vous affirme que vous le verrez bientôt, dit Charles, il n’a pas eu le courage de venir au cottage, mais il trouvera quelque jour la route de Kellynch, comptez-y. Je lui ai dit que l’église méritait d’être vue, et comme il a du goût pour ces sortes de choses il aura là un bon prétexte. Il a écouté avidement, et je suis sûr qu’il viendra bientôt. Ainsi je vous avertis, lady Russel. – Les amis d’Anna seront toujours les bienvenus chez moi, répondit-elle obligeamment. – Oh ! dit Marie, quant à être une connaissance d’Anna, il est plutôt la mienne, car je l’ai vu tous les jours de cette quinzaine. – Eh bien, je serai très heureuse de voir le capitaine Benwick comme votre connaissance à toutes deux. – Vous ne trouverez rien de très agréable en lui, je vous assure : c’est l’homme le plus ennuyeux qu’on puisse voir. Il s’est promené sur la plage avec moi, plusieurs fois, sans dire un mot : Il n’est pas bien élevé, et il est certain que vous ne l’aimerez pas. – En cela, nous différons, dit Anna. Je crois que lady Russel l’aimera, et que son esprit lui plaira tellement qu’elle ne trouvera aucun défaut à ses manières. – Je pense comme vous, dit Charles. Il a justement ce qu’il faut pour lady Russel. Donnez-lui un livre, et il lira toute la journée. – Oui, s’écria railleusement Marie. Il méditera sur son livre, et ne saura pas si on lui parle, ou si on laisse tomber ses ciseaux. Croyez-vous que lady Russel aime cela ? » Lady Russel ne put s’empêcher de rire : « En vérité, dit-elle, je n’aurais pas supposé, que l’opinion d’une personne calme et positive comme moi pût être appréciée si différemment. Je suis vraiment curieuse de voir celui qui peut donner lieu à des idées si opposées. Il faut le décider à venir ici. Soyez sûre, alors, Marie, que je dirai mon opinion ; mais je suis décidée à ne pas le juger d’avance. – Vous ne l’aimerez pas, je vous en réponds. » Lady Russel causa d’autre chose. Marie parla avec animation de la rencontre de M. Elliot. « C’est un homme, dit lady Russel, que je ne désire pas voir. Son refus d’être en bons termes avec le chef de la famille m’a laissé une impression défavorable. » Cette réflexion abattit l’enthousiasme de Marie et l’arrêta court dans sa description. Anna n’osa faire de questions sur Wenvorth, mais elle sut qu’il était moins inquiet à mesure que Louisa se remettait. Il n’avait pas vu Louisa et craignait tellement l’émotion d’une entrevue avec elle, qu’il avait résolu de s’absenter une dizaine de jours. À partir de ce moment, lady Russel et Anna pensèrent souvent à Benwick. Lady Russel ne pouvait entendre sonner sans croire aussitôt que c’était lui, et Anna, chaque fois qu’elle sortait, se demandait en rentrant si elle allait le trouver à la maison. Cependant on ne vit pas Benwick. Était-il moins désireux de venir que Charles ne le croyait, ou était-ce timidité de sa part ? Après l’avoir attendu une semaine, lady Russel le déclara indigne de l’intérêt qu’il avait commencé à lui inspirer. Les Musgrove revinrent pour les vacances de leurs enfants et ramenèrent avec eux ceux de Mme Harville, Henriette resta avec Louisa. Lady Russel et Anna allèrent faire visite à Mansion-House : la maison avait déjà repris quelque gaîté. Mme Musgrove, entourée des petits Harville, les protégeait contre la tyrannie des enfants du cottage. D’un côté on voyait une table occupée par les jeunes filles babillardes, découpant des papiers d’or et de soie ; d’un autre, des plateaux chargés de pâtisseries auxquelles les joyeux garçons faisaient fête. Un brillant feu de Noël faisait entendre son pétillement en dépit du bruit. Charles et Marie étaient là aussi ; M. Musgrove s’entretenait avec lady Russel et ne parvenait pas à se faire entendre, assourdi par les cris des enfants qu’il avait sur les genoux. C’était un beau tableau de famille. Anna, jugeant les choses d’après son tempérament, trouvait que cet ouragan domestique n’était guère fait pour calmer les nerfs de Louisa, si elle eût été là ; mais Mme Musgrove n’en jugeait pas ainsi. Après avoir chaudement remercié Anna de tous ses services, et récapitulé tout ce qu’elle-même avait souffert, elle dit, en jetant un regard heureux autour d’elle, que rien ne pouvait lui faire plus de bien que cette petite gaîté tranquille. Anna apprit que Louisa se rétablissait à vue d’œil. Les Harville avaient promis de la ramener à Uppercross et d’y rester quelque temps. « Je me souviendrai à l’avenir qu’il ne faut pas venir ici pendant les vacances de Noël, » dit lady Russel une fois montée en voiture. Peu de temps après, elle arriva à Bath par un pluvieux après-midi, longeant la longue suite de rues depuis Old-Bridge jusqu’à Camben-Place, éclaboussée par les équipages, assourdie par le bruit des charrettes et des camions, par les cris de marchands de journaux et de gâteaux, ceux des laitières et des piétons, elle ne se plaignit pas : non, c’étaient là des bruits appartenant aux plaisirs de l’hiver. Elle se sentait renaître, et, comme Mme Musgrove, elle pensait, mais sans le dire, qu’après avoir été longtemps à la campagne, rien n’était si bon pour elle qu’une petite distraction tranquille. Anna n’était pas de cet avis : elle persistait dans son antipathie pour Bath. Elle aperçut la longue suite de maisons enfumées, sans éprouver le désir de les voir de plus près : le trajet, quoique désagréable, lui sembla trop rapide, car personne ne la désirait, et elle donna un souvenir de regret à la gaîté bruyante d’Uppercross et à la solitude de Kellynch-Lodge. La dernière lettre d’Élisabeth lui annonçait que M. Elliot était à Bath. Il était venu plusieurs fois à Camben-Place et s’était montré extrêmement attentif. Si Élisabeth et son père ne se trompaient pas, il les recherchait avec autant de soin qu’il en avait mis à les éviter. Cela était fort étonnant. Lady Russel était très curieuse et très perplexe, et rétractait déjà ce qu’elle avait dit à Anna : « Un homme qu’elle n’avait aucun désir de voir. » Maintenant elle désirait vivement le voir ; s’il cherchait réellement à se réconcilier, il fallait lui pardonner de s’être écarté de la famille. Anna n’y mettait pas autant d’animation, mais elle préférait le revoir, et elle n’aurait pu en dire autant de bien d’autres à Bath. Elle descendit à Camben-Place, et lady Russel à son appartement, rue River.
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD