Notre Sang

2107 Words
C'est un rayon de soleil qui traverse la fenêtre de ma chambre, et qui m'éveille ce matin là. Bien que j'eus encore mille questions à poser à Benjamin, le jet-lag a eu raison de moi. Je me suis écroulée aux environs de  22h, pour me réveiller à... 9h?! Me dis-je surprise, en regardant ma montre sur la table basse Je sors d'un bond du lit douillet que l'on m'a octroyé et pars dans la salle de bain adjacente, pour me préparer. Après une longue douche chaude et revigorante, je me sèche les cheveux avant d'entreprendre de m'habiller. Je mets un t-shirt et un jean car c'est le début de l'été et il fait déjà très chaud à New York. Je me regarde une dernière fois dans le miroir avant de partir au salon.  Je comprends au silence qui y règne, que Benjamin n'est pas là. Je suis un peu déçue, car je pensais passer la journée avec lui. Je n'ai pas le temps de me morfondre, qu'une femme blonde, mince, âgée d'une cinquantaine d'années environ, fait son apparition.  " Alicia? Je suis Donna. Je m'occupe de la maison de votre frère. Je suis ravie de faire votre connaissance . " dit-elle, en me serrant la main chaleureusement.  Alicia : " Moi de même. " répondis-je, rassuré qu'il y est quelqu'un avec moi.  Donna : " Je travaille pour Benjamin depuis son enfance et j'ai été heureuse d'apprendre votre venue. "  Alicia : " Vous avez dû connaitre mon père? "  Son sourire disparait instantanément et je me rends compte que c'est un sujet sensible.  Donna : " Oui. Je l'ai connu... Votre frère est au bureau aujourd'hui et il souhaiterait que vous le rejoigniez au déjeuner. Je demanderai à Stanton de faire venir une voiture pour vous..."  Alicia : " Ne vous inquiétez pas pour cela. " la coupais-je. " Je me débrouillerai, je pensais me promener un peu, pour découvrir le quartier... comme je serai sur place, je m'y rendrai à pied." Donna : " Comme vous voulez. Je vous donne l'adresse. " dit-elle en prenant un papier pour y noter fébrilement dessus. " Tenez. "  Alicia : " Merci. " dis-je en le mettant dans ma poche.  Donna : " Le petit déjeuner est prêt, si vous avez faim? "  Alicia : " Je meurs de faim... " dis-je, en la suivant dans la cuisine.  ... Je marche d'un pas dégourdit dans les rues du quartier de Manhattan, là où se trouve les bureaux de Miles Publishing, l'entreprise de Benjamin. J'ai décidée de découvrir cet endroit en priorité car je pense venir lui rendre visite souvent, donc autant me familiariser avec les environs. Il y a de sublimes boutiques hors de prix et des restaurants tout aussi chers... ce serait l'équivalent des Champs-Élysées à Paris. J'ai toujours la tête levée en l'air, émerveillée par la hauteur des bâtiments, dans cette ville de béton et de verdure. Avant de rejoindre Benjamin, je m'assieds un instant sur l'un des bancs près de Central Park et réalise, juste à cet instant, que ma vie est en train de changer. Je ne sais pas ce qu'elle me réserve mais il y a longtemps que je n'avais pas été aussi excitée et heureuse.  Je ressens malgré tout un pincement au coeur en me disant que ma mère aurait appréciée passer du temps avec ce fils qu'elle a trop peu vu... Je prends mon cahier dans mon sac et commence à y écrire. C'est une habitude que j'ai depuis l'adolescence. J'ai toujours aimé poser sur le papier mes états d'âmes, mes pensées, mes sentiments furtifs... je sens qu'en cette fin de matinée, c'est le bon moment.  ... Quand je pénètre dans le building où logent les bureaux de Miles Publishing, je suis impressionnée par l'élégance et la grandeur des locaux. Je me rends compte que ma tenue n'est absolument pas appropriée et que je fais un peu tâche dans cette environnement de costumes et de tailleurs bien coupés... Benjamin m'a envoyé un message pour m'expliquer que je devais me rendre auprès des gens de l'accueil afin qu'ils me donnent un badge provisoire, pour pouvoir monter à son étage. Quand je me présente à eux, ils semblent être au courant du protocole, puisqu'ils me tendent presque immédiatement mon badge et m'expliquent où se trouvent les bureaux en question. Je monte dans l'ascenseur, avec d'autres personnes et appuie sur le 20ème étage. Il y en a quarante! Bien évidemment, d'autres touches sont déjà en attente et je me dis que ce périple en ascenseur va durer longtemps... Arrivée à l'étage numéro 9, la quasi-totalité de l'ascenseur se vide et je me retrouve seule avec un homme, qui se tient debout devant moi. Quand les portes se referment, il se cale contre la paroi et sort son portable pour jouer dedans. Je me rends compte qu'il est absolument sublime! Il est grand, brun, et il se dégage de lui une rassurante virilité. Je sens presque son odeur, de là d'où je suis. Une brume musquée et fraîche, presque enivrante. Alors que je peine à détourner mon regard de sa personne, il lève la tête vers moi. Je suis percutée par son regard azur. Il m'observe à son tour, une lueur amusée dans ses yeux, c'est lorsqu'il me sourit que je baisse finalement la tête, constatant mon impolitesse. Je m'en excuse silencieusement et essaye de regarder ailleurs quelques secondes, pour ne pas le froisser.  Quand je me reprends enfin, je remarque que lui n'a pas fini de m'observer. Il me dévisage sans gêne. L'ascenseur s'immobilise et les portes s'ouvrent.  " Ce ne serais pas votre étage? " dit-il, d'une voix chaude et calme, teinté d'un léger accent anglais.  Je sors de l'ascenseur précipitamment, embarrassée d'avoir été si peu discrète. Sur le palier, je me retourne une dernière fois pour le regarder et lorsque les portes se referment, je le vois me faire un sourire amusé.  J'ai chaud. Je sais que j'ai rougit et que je dois avoir l'air de quelqu'un qui a été prit sur le fait, mais je n'arrive pas à me défaire de la beauté de cet homme!  Premier jour à New York et je suis déjà en train de me faire un film avec un inconnu, me dis-je, tout en me guidant dans les couloirs. Les agents m'ont dit d'aller tout au fond et de tourner à droite. J'y trouve une sorte de salle d'attente où un jeune homme brun, assis à un bureau répond au téléphone. Je me poste devant lui, attendant qu'il ai fini sa discussion. Il raccroche immédiatement en me voyant.  " Je peux faire quelque chose pour vous mademoiselle? "  Alicia : " Bonjour. Je suis venu voir Mr Miles. Je suis Alicia Miles. Sa soeur. " " Oh! Oui! Mademoiselle Miles... ravit de faire votre connaissance. " dit-il en me tendant la main et en le serrant fébrilement. " Je suis Harry. L'assistant de Mr Miles. Il vous attend, vous pouvez entrer. " dit-il en appuyant sur un bouton pour ouvrir un sas.  Alicia : " Merci Harry. " répondis-je, amusée par son enthousiasme. Je passe passe la vitre en verre avant qu'une autre porte transparente me laisse enfin pénétrer le bureau de Benjamin. "C'est la CIA qui t'embauche? Parce-que sincèrement toutes cette portes, c'est inconvenant... " je me tais rapidement, constatant qu'il n'est pas seul dans son bureau. " Désolée... "  Benjamin : " Ne t'excuse pas... je te présente Maxwell Tate. C'est un avocat. " dit-il, en me saluant.  Alicia : " Bonjour. "  Maxwell : " Enchanté, mademoiselle Miles. " dit-il, en me serrant la main.  Alicia : " Je te croyais seul... je peux attendre avec Harry si tu veux? "  Benjamin : " Non. J'ai besoin de ta présence. Max est l'exécuteur testamentaire de notre père... et nous avons des choses à régler. " dit-il en me faisant asseoir à son bureau.  Je fronce les sourcils, ne comprenant pas où il veut en venir.  Maxwell : "Mademoiselle Miles, vous êtes, au même titre que Benjamin ici présent, une héritière direct de Monsieur Christian Allan Miles. À ce titre, vous bénéficiez d'une partie de ses avoirs. Après avoir acté le rachat d'un pourcentage des dividende de Miles Publishing, votre frère et vous détenez chacuns 30% du consortium de votre père. " Je ne comprends un mot sur deux de ce qu'il me raconte, mais je saisie que je viens d'hériter d'un quasi empire dans la publication.  Benjamin : " En gros, Alicia. Toi et moi, allons travailler ensemble! Nos 30% nous garantit notre indépendance et malgré la vente d'une partie de l'entreprise à un fond privé, nous sommes souverain au sein de Miles Publishing. " dit-il fièrement.  Alicia : " Je ne comprends rien Benjamin... je n'y connais rien au monde des médias... et je ne savais même pas que j'avais droit à une part de l'héritage car je n'ai jamais connu notre père... " dis-je déboussolée.  Benjamin : " On s'en fout! Tout ce qui compte c'est que toi et moi pourrons travailler ensemble. Je veux tout partager avec toi. J'ai fait venir Max pour que ce soit officiel. Tout ce que tu as à apprendre, tu l'apprendras sur le tard... je te formerais. "  Maxwell : " Pour cela vous devez signer certains papiers... " dit-il en sortant de son sac une pile de feuille.  Alicia : " Je ne sais pas... je suis... "  Benjamin : " Fais-moi confiance..." dit-il avec compassion. " Tu es légitime. Je veux que tu ai tout ce dont tu as droit... je t'aiderai, je ne t'abandonnerai plus. " dit-il, avec sincérité.  Je le regarde, les yeux brillants de larmes contenues. Ce qu'il me propose c'est un partenariat, mais aussi un partage équitable du patrimoine de notre père, bien que je ne l'ai jamais connu... il y a peu de monde qui aurait fait cela... Je prends le stylo que me tend l'avocat et signe les papiers sans hésitation. Il me remet un exemplaire, puis range le reste dans son sac.  Maxwell : " Voilà... Mademoiselle Miles, vous êtes officiellement co-propriétaire de Miles Publishing ainsi que du trust qui gère la fortune de votre héritage. " dit-il, chaleureusement.  J'ai à peine le temps de me remettre de ce qu'il vient de me dire, qu'il quitte bureau de Benjamin. Celui-ci se tourne rapidement vers moi, pour me prendre dans ses bras.  Benjamin : " Je suis si heureux! Je sais que tu sembles perdue mais il n'y a pas de quoi l'être... Allez viens... on va déjeuner et je vais tout t'expliquer... "  ... Dans le restaurant trois étoiles du building, j'écoute Benjamin m'apprendre les ressorts de la gestion d'un trust... Benjamin : " Miles Publishing, regroupe différents titres de journaux, mais aussi des plateformes numériques : des applications, des chaines de télévision privée sur le thème du lifestyle. Il y a six magazines papiers, deux applications pour androïd, et deux chaînes sur le réseau câblé. " Alicia : " D'accord... et tu fais quoi, pour diriger tout ça? " Benjamin : " Nous sommes responsables de garder le cap de ces publications. Nous devons les rendre attractives en permanences et pour cela, nous devons embaucher les meilleurs et surtout communiquer la vision de ce que nous voulons. Pour commencer, je te verrai bien t'occuper des applications. Tu es jeune, belle et intelligente. Ce sont des applications pour homme et femme. En fonction du profil qu'ils remplissent au préalable, nous les guidons vers des choix de boutiques de vêtements, de films en salle ou de livres à lire. " Alicia : " En gros, si je m'inscris sur l'un des ses applications, mon profil sera enregistré et je serai dirigé vers ce qui pourrait me plaire en terme de culture? C'est uniquement pour New York? "  Benjamin : " Non. C'est dans tout le pays. Nous souhaiterions le faire pour le reste du monde, dans un second temps... mais pour ça, j'ai besoin de toi."  Alicia : " Je ne sais pas quoi te dire... je me sens projetée dans un univers qui me dépasse complément et en un laps de temps assez court... je ne m'attendais pas à ça, en venant te retrouver ici... "  Benjamin : " Je sais... mais tu n'as rien à perdre? Tu peux toujours reprendre tes études comme tu le souhaitais... avoir une avocate dans la famille m'aiderai grandement... " dis-il, avec fierté et amusement. " Mais en attendant ton diplôme, habitues-toi aux affaires familiales. Ça n'engage à rien..." Alicia : " Dis comme ça, je crois que je n'ai pas le choix... "
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