X À midi quinze, notre train a dépassé la station de Kari-Bata, qui ressemble à l’une des stations du chemin de fer de Naples à Sorrente, avec ses toitures à l’italienne. J’aperçois un vaste camp asiatico-russe, dont les pavillons battent au souffle d’une fraîche brise. Nous sommes entrés sur l’oasis mervienne, longue de cent vingt-cinq kilomètres, large de douze, et d’une contenance de six cent mille hectares, – on ne dira pas que mes informations manquent de précision. À droite et à gauche, des champs cultivés, des massifs de beaux arbres, une succession ininterrompue de villages, des gourbis entre les futaies, des jardins fruitiers entre les maisons, des troupeaux de moutons et de bœufs épars à travers les pâtures. Toute cette riche campagne est arrosée par le Mourgab, – l’Eau blanche