CHAPITRE X LA PORTE OUVERTE Cependant le capitaine et Herrick, tournant le dos à la véranda illuminée, avaient pris la direction de la jetée et de la plage du lagon. L’île, à cette heure, avec son sol de sable uni, le toit surmontant la haute colonnade des palmiers, et la lointaine clarté des lampes, avait l’aspect irréel d’un théâtre désert ou d’un jardin public à minuit. On cherchait autour de soi les statues et les bancs. Pas un souffle d’air n’agitait les palmes, et le silence était aggravé par la clameur incessante du ressac sur le rivage extérieur, comme eût fait la rumeur d’une rue voisine. Toujours parlant, toujours apaisant son malade, le capitaine l’entraîna jusqu’au bord du lagon, lui fit descendre la grève, et lui baigna d’eau tiède le crâne et le visage. Peu à peu la crise