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3018 Words
2L’âge ne s’appesantissait que légèrement sur lui : et il n’avait aucune honte de sa ruine. Il n’avait pas été le seul à croire à la stabilité de la Banking Corporation. Des gens dont le jugement en matière financière était aussi fondé que le sien en matière de navigation avaient loué la prudence de ses placements, et avaient eux-mêmes perdu beaucoup d’argent dans cette grande faillite. La seule différence entre lui et eux était qu’il y avait tout perdu. Et pourtant non pas tout. Il lui était resté de sa fortune un fort beau trois-mâts barque, la Fair Maid, qu’il avait acheté pour occuper ses loisirs de marin en retraite, pour s’amuser, comme il disait. L’année d’avant le mariage de sa fille, il avait formellement déclaré qu’il en avait assez de la mer. Mais une fois que le jeune couple fut allé s’établir à Melbourne, il s’aperçut qu’i1 ne pouvait être heureux à terre. Il se sentait trop capitaine de la marine marchande pour que le simple yachting pût lui suffire. Il lui fallait l’illusion des affaires; et l’acquisition de la Fair Maid assura la continuité de son existence. Il la désigna aux relations qu’il avait dans divers ports comme mon dernier commandement. Quand il serait trop vieux pour assumer la charge d’un navire, il le désarmerait et s’en irait se faire enterrer, en laissant dans son testament l’ordre de remorquer la Fair Maid en eau profonde, le jour de son enterrement, et de la couler bel et bien. Sa fille ne lui reprocherait pas de se donner la satisfaction de savoir qu’aucun étranger n’aurait à manœuvrer son dernier commandement après lui. Étant donnée la fortune qu’il pouvait lui laisser, la valeur d’un navire de cinq cents tonnes était une quantité négligeable. Il disait tout cela avec un clignement d’œil jovial; la vitalité de ce vigoureux vieillard lui interdisait le sentimentalisme du regret : et il y mettait aussi quelque ardeur, car il se sentait à son aise dans l’existence, jouissant tout naturellement des sentiments et des biens de ce monde, de la dignité de sa réputation et de sa fortune, de son amour pour sa fille et du contentement de posséder ce navire - le jouet de sa solitude inactive. Il avait fait aménager sa chambre d’après son idéal très simple du confort à la mer. Une grande bibliothèque - il était grand lecteur, - en occupait tout un côté : une peinture plate et bitumineuse où se voyaient le profil et la longue boucle noire d’une jeune femme - le portrait de sa femme, - faisait face à la couchette. Trois chronomètres le berçaient de leur tic-tac et, au réveil, le saluaient de la rivalité de leurs battements réguliers. Il se levait chaque jour à cinq heures. L’officier de quart, en prenant son café du matin sur l’arrière, près de la barre, pouvait, par le vaste orifice des manches à air de cuivre, entendre le capitaine s’éclabousser, souffler et barboter en faisant sa toilette. À ces bruits succédait le murmure grave et soutenu de la prière que le capitaine récitait d’une voix forte et fervente. Cinq minutes après, la tête et les épaules du capitaine Whalley émergeaient du panneau de la descente. Invariablement, il s’arrêtait un moment au haut des marches, jetait un regard circulaire sur l’horizon, levait les yeux vers la mâture pour s’assurer de l’orientation des voiles et aspirait à larges bouffées l’air frais du matin. Alors seulement il s’avançait sur la dunette et répondait au geste de la main portée à la visière de la casquette par un majestueux et bienveillant Bonjour. Il arpentait ensuite le pont jusqu’à huit heures, scrupuleusement. Parfois - une ou deux fois par an -, il lui fallait se servir d’une grosse canne qui avait l’air d’un gourdin, à cause d’une certaine raideur dans la hanche, une légère crise de rhumatisme, pensait-il. À part cela, il ignorait encore toute espèce de souffrance physique. Au premier coup de cloche du petit déjeuner, il descendait donner à manger à ses canaris, remonter les chronomètres et prendre le haut bout de la table. Là, il avait devant les yeux les grandes photographies au charbon de sa fille, de son gendre, et de deux bébés aux jambes potelées, ses petits enfants, dans deux cadres noirs fixés au panneau d’érable du carré. Après le petit déjeuner, il essuyait lui-même avec un chiffon le verre de ces cadres, et époussetait le portrait de sa femme avec un plumeau suspendu à un crochet de cuivre à côté du lourd cadre doré. Puis, s’enfermant dans sa chambre, il s’asseyait sur le canapé placé au-dessous du portrait pour lire un chapitre d’une grosse Bible de poche - la Bible qui avait appartenu à sa femme. Certains jours, il se contentait de rester là une demi-heure, un doigt entre les feuilles, le livre fermé sur les genoux. Peut-être s’était-il soudain rappelé combien elle aimait la navigation à voile. C’avait été un vrai camarade de bord et une vraie femme aussi. C’était pour lui un article de foi qu’il n’y avait jamais eu et ne pourrait jamais y avoir un foyer plus clair et plus gai que le leur sous la dunette du Condor, avec son grand carré blanc et or, décoré comme pour une fête perpétuelle d’une guirlande durable. Au centre de chaque panneau, elle avait peint un bouquet de fleurs d’Angleterre et il ne lui avait pas fallu moins d’une année pour achever tout autour du carré cette longue besogne faite avec amour. Cela restait pour lui une merveille de peinture, un chef-d’œuvre de goût et d’habileté; quant au vieux Swinburne, son second, chaque fois qu’il descendait pour les repas, il restait pétrifié d’admiration devant les progrès de l’ouvrage. On peut presque sentir le parfum de ces roses, déclarait-il, en reniflant le relent de térébenthine qui, à cette époque, envahissait le carré et qui (comme il l’avoua plus tard) lui coupait quelque peu l’appétit. Mais rien de pareil n’atténuait pour lui le plaisir de l’entendre chanter. Mrs Whalley est un véritable rossignol, commandant ! déclarait-il d’un air sentencieux, après avoir attentivement prêté l’oreille au-dessus de la claire-voie jusqu’à la fin du morceau. Par beau temps, pendant le quart de quatre à huit du soir, les deux hommes pouvaient entendre les trilles et les roulades aller leur train dans le carré avec accompagnement de piano. Le jour même de leurs fiançailles, il avait écrit à Londres pour commander l’instrument; ils étaient déjà mariés depuis un an lorsqu’il leur parvint après avoir fait le tour du Cap. La grande caisse faisait partie du premier chargement direct qu’on débarque dans le port de Hong Kong - événement qui doit paraître aussi confusément lointain que les temps préhistoriques aux gens qui parcourent les quais affairés d’aujourd’hui. Le capitaine Whalley pouvait, en une demi-heure de solitude, revivre toute sa vie, avec son roman, son idylle, et son chagrin. Il avait dû fermer lui-même les yeux de sa compagne. Elle mourut à bord, en vraie femme de marin, elle-même marin dans l’âme. Sans la moindre défaillance dans la voix, il avait lu sur le cercueil la prière des morts, dans le livre qui lui avait appartenu. Quand il levait les yeux, il voyait en face de lui le vieux Swinburne qui serrait sa casquette contre sa poitrine, et dont le visage, hâlé, tanné, impassible, ruisselait de larmes, comme un bloc de granit rouge et rugueux sous une ondée. Ce vieux loup de mer pouvait bien pleurer. Lui, il lui avait fallu lire jusqu’au bout; mais après l’immersion il ne se rappelait plus bien ce qui s’était passé pendant les jours suivants. Un ancien de l’équipage, exercé à la couture, avait confectionné une robe de deuil pour l’enfant dans une des jupes noires de la mère. Il n’était pas vraisemblable que Whalley oubliât jamais; mais on n’endigue pas la vie comme un cours d’eau nonchalant. Elle déborde et recouvre les malheurs d’un homme, elle se referme sur une douleur comme la mer sur un cadavre, quel que soit l’amour qui s’en est allé par le fond. Et le monde n’est pas méchant. On avait été très bon pour lui; spécialement Mrs Gardner, la femme de l’associé principal de la maison Gardner, Paterson et Cie, les armateurs du Condor. Elle s’était offerte elle-même à s’occuper de la petite et, le moment venu, elle l’avait emmenée avec ses propres filles en Angleterre pour y achever son éducation - un vrai voyage à cette époque, même par la route de la malle continentale. Dix ans s’étaient écoulés avant qu’il revît sa fille. Toute petite, le mauvais temps ne l’avait jamais effrayée : elle demandait à son père de la porter sur le pont, blottie dans son ciré, pour voir les grosses vagues se ruer sur le Condor. Le tourbillon et le fracas de la mer semblaient remplir sa petite âme d’une joie haletante. Un vrai garçon manqué, disait-il volontiers. Il lui avait donné le nom d’Ivy1, à cause de la sonorité du mot et par l’obscure attirance d’une vague association d’idées. Elle s’était étroitement enroulée autour de son cœur et il pensait qu’elle s’enlacerait à jamais à son père comme à une tour puissante : il oubliait, quand elle était petite, que selon l’ordre naturel des choses, elle choisirait probablement quelqu’un d’autre pour s’y enlacer. Mais il aimait tellement la vie que la perspective de cet événement même lui donnait une certaine satisfaction, abstraction faite du sentiment plus intime de la perte qu’il en éprouverait. Dès qu’il eut acheté la Fair Maid pour occuper sa solitude, il se hâta de prendre, à un taux assez peu avantageux, du fret pour l’Australie, uniquement pour avoir l’occasion de voir sa fille installée chez elle. Une fois là, ce qui lui déplut, ce ne fut pas tellement de voir qu’elle était maintenant attachée à quelqu’un d’autre, que de constater que le support choisi par elle semblait, vu de plus près, un soutien de rien du tout, même au point de vue de la santé. La politesse affectée de son gendre lui déplut, plus encore peut-être même que sa façon de disposer de la dot de sa femme. Mais il ne laissa rien paraître de ses appréhensions. Toutefois le jour de son départ, la porte du vestibule déjà ouverte, il avait pris les mains du sa fille et lui avait dit en la regardant dans les yeux : Tu sais, ma chérie, que tout ce que je possède est pour toi et les petits. Ne manque pas de m’écrire à cœur ouvert. Elle lui avait répondu d’un mouvement presque imperceptible de la tête. Elle avait la même couleur d’yeux que sa mère, et la même nature, et, comme elle, elle le comprenait à demi-mot. Elle eut assurément l’occasion de lui écrire, et plusieurs de ces lettres firent se dresser les sourcils blancs du capitaine. Mais au fond il considérait qu’il récoltait la véritable récompense de sa vie en se voyant à même de répondre à toutes les demandes de sa fille. Il ne s’était jamais pour ainsi dire senti plus heureux, depuis la perte de sa femme. La persistance des insuccès de son gendre lui fit – chose caractéristique - ressentir à distance une sorte de tendresse pour cet homme. Ce garçon était si infailliblement drossé à la côte qu’il eût été vraiment injuste d’en accuser entièrement ses manœuvres imprudentes. Non, non ! Le capitaine Whalley savait bien à quoi s’en tenir. C’était de la malchance. Sa chance à lui avait été simplement merveilleuse, mais il avait trop vu, au cours de sa vie, des hommes capables, - marins ou autres, - écrasés sous le poids de la malchance pour n’en pas reconnaître les signes fâcheux. Aussi ne cessait-il de réfléchir au meilleur moyen de tirer parti du moindre penny qu’il pourrait laisser à sa fille, lorsqu’à la suite de vagues rumeurs (dont le premier écho lui parvint à Shanghaï) se produisit le choc de la grande banqueroute; et après avoir passé par des phases de stupeur, d’incrédulité, d’indignation, il lui avait bien fallu accepter le fait qu’il n’avait pour ainsi dire plus rien à laisser après lui. Sur ces entrefaites, comme s’il n’avait attendu que cette catastrophe, le malchanceux, là-bas à Melbourne, abandonna son infructueuse carrière et se reposa - dans une voiture de malade, pour tout dire. Il ne pourra jamais plus marcher, lui écrivit sa fille. Le capitaine Whalley, pour la première fois de sa vie, se sentit un peu ébranlé. Désormais, la Fair Maid dut se mettre sérieusement à l’ouvrage. Il ne s’agissait plus de perpétuer le souvenir d’Harry-le-Casse-cou dans les mers du Sud ni d’assurer à un vieillard son argent de poche et ses vêtements, et peut-être une note d’une centaine de cigares de première qualité au bout de l’année. Il lui fallait s’y mettre et la faire marcher dur sur une très maigre allocation de dorure pour les fioritures de l’étrave et de la poupe. Cette nécessité lui découvrit les changements fondamentaux qui s’étaient produits dans le monde. De son passé il ne restait plus ici et là que les noms, mais les choses et les gens, tels qu’il les avait connus, avaient disparu. On voyait bien encore le nom de Gardner, Paterson et Cie sur les murs de hangars au bord des quais, sur des plaques de cuivre ou sur les vitres, dans les quartiers d’affaires de plus d’un port d’Extrême-Orient, mais il n’y avait plus ni Gardner ni Paterson dans l’affaire. Il n’y avait plus pour le capitaine Whalley un fauteuil et un bon accueil dans le bureau des patrons, avec une petite affaire toute prête pour un vieil ami, en souvenir des services passés. Les maris des demoiselles Gardner étaient assis derrière des bureaux, dans cette pièce où, longtemps après avoir quitté son emploi, il avait conservé ses entrées du vivant du vieux Gardner. Leurs navires maintenant avaient des cheminées jaunes avec le haut noir, et un horaire fixe comme un service de tramways. Ils ne s’inquiétaient des vents ni de décembre ni de juin : leurs capitaines (d’excellents jeunes gens, sans doute) connaissaient assurément l’île Whalley, parce que dernièrement le gouvernement avait fait placer à sa pointe nord un feu blanc fixe (avec un secteur rouge couvrant l’écueil du Condor), mais la plupart d’entre eux auraient été bien étonnés d’apprendre qu’un Whalley de chair et d’os existait encore - un homme âgé qui parcourait le monde pour essayer de trouver ici ou là du fret pour son petit voilier. Partout il en était de même. Disparus les hommes qui auraient hoché la tête d’un air approbateur en entendant prononcer son nom, et qui se seraient crus tenus de faire quelque chose pour Harry Whalley le Casse-cou. Disparues les occasions qu’il aurait su comment saisir : et disparu aussi le troupeau aux ailes blanches de ces voiliers qui vivaient de la vie incertaine et turbulente des vents, et tiraient de grosses fortunes de l’écume de la mer. Dans un monde qui rognait les profits au strict minimum, dans un monde qui pouvait faire deux fois par jour le compte de son tonnage libre, et où les affrètements disponibles étaient happés par câble trois mois à l’avance, il n’y avait aucune chance de faire fortune pour un homme qui erre au hasard avec un petit trois-mâts : - en vérité à peine de quoi vivre. Il y trouva d’année en année plus de difficulté. La médiocrité des sommes qu’il put envoyer à sa fille lui faisait mal. Dans l’entre-temps, il avait renoncé aux bons cigares, et même pour ceux de qualité inférieure, il se limitait à six par jour. Il ne mit jamais sa fille au courant de ses difficultés, et elle, de son côté, ne s’étendait pas davantage sur la lutte qu’il lui fallait mener pour vivre. Leur confiance réciproque ne demandait pas d’explications, et leur mutuelle entente pouvait durer sans manifestations de gratitude ou de regret. S’il était venu l’idée à sa fille de le remercier en longues phrases, il en eut été choqué, mais il trouvait tout naturel qu’elle lui avouât avoir besoin de deux cents livres. Il était entré sur lest avec la Fair Maid au port d’attache du Sofala; c’est là qu’il reçut des nouvelles de sa fille. La teneur de la lettre était qu’il n’y avait plus à dissimuler les faits. Sa seule ressource était d’ouvrir une pension de famille, dont, à son avis, les chances étaient bonnes. Assez bonnes, en tout cas, pour lui faire déclarer franchement qu’elle pourrait entreprendre la chose avec deux cents livres. Il avait ouvert l’enveloppe, précipitamment, sur le pont, où la lettre lui avait été remise par le commis de l’approvisionneur qui lui avait apporté son courrier au moment de mouiller. Pour la seconde fois de sa vie, il fut frappé d’étonnement, et resta figé à la porte de sa chambre, le papier tremblant entre les doigts. Ouvrir une pension de famille ! Deux cents livres pour débuter ! La seule ressource ! Et il ne savait même pas où dénicher deux cents pennies. Cette nuit-là, le capitaine Whalley ne cessa d’arpenter la dunette de son navire à l’ancre, comme s’il approchait de la terre par temps bouché, sans être sûr de sa position après avoir marché pendant des jours, sous un ciel gris, sans pouvoir observer le soleil, la lune, ni les étoiles. Dans la nuit sombre scintillaient les feux de direction du port, et, à terre, des rangées toutes droites de lumières : tout autour de la Fair Maid, les feux des navires mettaient des traînées tremblotantes sur l’eau de la rade. Le capitaine Whalley ne vit nulle part la moindre lueur jusqu’à ce que le jour se levât et qu’il s’aperçût que son vêtement était traversé par la rosée. Son navire s’était éveillé. Il s’arrêta court, caressa sa barbe humide, et descendit à reculons l’échelle de la dunette, d’une démarche lasse. En l’apercevant, le second, qui somnolait sur l’arrière, resta bouche bée au milieu d’un large bâillement. — Bonjour, fit solennellement le capitaine Whalley, en gagnant sa chambre. Mais il n’en avait pas franchi le seuil qu’il s’arrêta et, sans se retourner : — À propos, dit-il, il doit y avoir une caisse vide de côté dans la soute. On ne l’a pas démolie, n’est-ce pas ? Le second referma la bouche et demanda, ahuri : — Quelle caisse vide, commandant ? — Une grande caisse d’emballage qui a servi au tableau qui est dans ma chambre. Faites-la monter sur le pont et dites au charpentier de l’examiner. Je puis en avoir besoin d’ici peu. Le second ne fit pas le moindre geste avant d’avoir entendu, dans le carré, la porte de la chambre du capitaine se refermer. Puis il fit du doigt un signe au lieutenant qui se trouvait sur l’arrière, pour lui indiquer qu’il se passait quelque chose. Quand sonna la cloche du petit déjeuner, on entendit retentir à travers la porte fermée la voix autoritaire du capitaine Whalley : — Asseyez-vous et ne m’attendez pas. Fort impressionnés, ses officiers s’assirent à leurs places, en échangeant des regards et des murmures à travers la table. Quoi ! Pas de petit déjeuner ! Et après avoir apparemment arpenté le pont toute la nuit ! Il y avait assurément quelque chose dans l’air. Au-dessus de leurs têtes, gravement penchées sur leurs assiettes, trois cages de fil de fer se balançaient et vibraient sous la claire-voie, au sautillement incessant des canaris affamés : et les officiers distinguaient le bruit des mouvements délibérés du capitaine. Le capitaine Whalley remontait méthodiquement les chronomètres, époussetait le portrait de sa femme, tirait de sa commode une chemise propre, se préparait, avec sa manière méticuleuse et posée, pour descendre à terre. Il n’aurait pas pu avaler la moindre bouchée ce matin-là. Il avait pris la décision de vendre la Fair Maid. _________________________ 1. Ivy, lierre en anglais.
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