Elle l’était d’aspect et d’âme, blonde, des traits charmants et naïfs, noble, modeste, naturelle, et d’une bonté angélique qui l’avait attachée à Ulric, parce qu’il était laid, disgracieux et écrasé. Pour lui, né avec un esprit supérieur mais triste, parlant peu, ne réussissant ni à la salle d’armes ni au manège, et redoutant son père au point que les pensées lui tarissaient en sa présence, il avait dès son plus jeune âge, nourri son humeur mélancolique d’art, de lettres et de poésie. Il aimait plus que tout la musique, la savait jusqu’à pouvoir composer, se connaissait non moins bien en tableaux, et avec une vaste lecture, une mémoire singulière, sentait profondément les beautés des livres, en sorte que le Duc le dédaignant, disait de lui : – Ce n’est qu’un cuistre. Ils furent pourtant